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5 millions de Marocains sous le seuil de la pauvreté : Une fatalité ?


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Les invités : Fouad Benseddik, membre du Conseil Economique, Social et Environnemental, Khalid Soudi, Chef du département des études et analyses sur la pauvreté et les inégalités au sein du Haut Commissariat au Plan, Mamoun Lahbabi, Professeur universitaire et écrivain, Elmahdi Benabdeljalil, Acteur social membre fondateur d’El Baraka Angels et Karim Elkerch, Directeur général de l’Heure Joyeuse.

Selon la FAO, ils sont cinq millions de marocains à vivre sous le seuil de la pauvreté, avec moins de 12 Dirhams par jour. Comment le Maroc peut-il tolérer que nous soyons autant à survivre ?

Le chiffre de la FAO s’il n’est pas surprenant, son effet n’en demeure pas moins une invitation à la réflexion. Une réflexion sur une distribution des richesses qui est clairement à revoir. Car là où le bas blesse, c’est l’écart de plus en plus abyssal entre les plus riches et les plus pauvres et, là, force est de constater que le Maroc suit une tendance mondiale qui paraît inéluctable. Selon les experts, en 2016, plus de 50 % des richesses de la planète seront détenues par moins de 1% de la population mondiale.

Le Maroc est, certes, un pays en voie de développement où la pauvreté est pour beaucoup une fatalité, mais le Maroc doit-il se satisfaire de son statut de pays parmi les plus pauvres de la planète ? Où en sommes-nous des différentes politiques publiques de lutte contre la pauvreté ? Pourquoi ne parle-t-on des régions enclavées que lors des intempéries pour compter des morts qui meurent de faim et de froid et finissent entassés dans des bennes à ordures et dans des conditions des plus indignes. Nos pauvres sont-ils condamnés à vivre dans la misère et mourir dans l’humiliation ?

Si l’éradication de la pauvreté n’est possible que dans un monde utopique, peut-on accepter de voir dans nos villes des logements vides, inoccupés par les riches propriétaires alors même que d’autres n’ont pas de quoi s’abriter du froid glacial ? Est-ce si difficile de voter une loi comme cela a été fait ailleurs qui ouvrirait ces maisons à nos SDF, à nos pauvres ? La réquisition des logements vacants, pourquoi pas ?

La réflexion à laquelle nous vous invitons aujourd’hui, c’est celle d’hommes et de femmes soucieux du sort de ceux qui n’ont rien, pas même la force d’espérer, alors espérons pour eux. Que faire pour un meilleur accès de la population démunie aux services de santé, à l’éducation et au travail ? Imaginons et proposons pourquoi pas dans ce débat des solutions à même de nous sortir de ce cercle vicieux, un cercle qui nous condamne à toujours plus de culpabilité tardive. Ce qu’il faut aussi, au-delà d’un état des lieux, c’est une réflexion sur les causes profondes de la pauvreté.

Et si les conditions de vie des personnes vulnérables ne sont pas à remettre en question, en est-il de même des chiffres qui nous sont livrés par les organismes internationaux ? Qu’en est-il des méthodes de calculs et des critères d’appréciation ? C’est notre débat cet après- midi dans Avec Ou Sans Parure.


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