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Les bienfaits des bons et des mauvais rêves


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Vous êtes de ceux qui évitent les films d’horreurs, ou de ceux qui échappent aux  expériences angoissantes, de peur de faire des cauchemars en dormant? Et bien sachez que les rêves (bons ou mauvais) ont tous deux un rôle et des bienfaits remarquables sur notre santé, en particulier sur notre activité cérébrale.

Avant de vous les détailler, rappelons qu’en 1950, un chercheur français nommé Alain Jouvet a identifié chez les dormeurs un état particulier qu’il a baptisé : Le sommeil Paradoxal. D’après sa théorie, relatée dans le livre De la science et des rêves, mémoire d’un onirologue: «Il est évident que notre état ressemble à un éveil, à cause de l’activation corticale qui simule un véritable éveil actif: ce serait alors un éveil paradoxal puisque le seuil d’éveil augmente!». En effet, c’est notre cerveau qui s’éveille tandis que nous restons endormis… et c’est cela que l’on appelle une situation paradoxale !

Une situation que les scientifiques ont tenté d’expliquer en observant le cerveau en action pendant le sommeil.  En fait, lorsque certaines régions cérébrales (productrices d’images) se réveillent, d’autres restent profondément endormies. Ce qui explique le caractère très visuel des rêves, et qui explique également que les zones cérébrales endormies ne permettent pas de placer les choses dans leur contexte, et donc de générer des idées absurdes et parfois angoissantes. Des anomalies que l’on ignore ou que l’on incorpore dans la narration du rêve, car l’esprit critique pendant le sommeil est complètement désactivé.

Dans le magazine The Nature and Functions of Dreaming,  Ernest Hartmann, professeur de psychiatrie et l’un des pionniers de la géobiologie explique que la fonction du rêve est bien plus fondamentale. Le rêve permettrait selon lui d’assimiler les émotions ressenties lors de l’état éveillé. Selon lui, « Les connections ne sont pas faites au hasard. Elles sont guidées par les émotions du rêveur ». Le rêve ne serait donc que « l’expression des préoccupations émotionnelles du rêveur » et non pas comme l’a dit Freud « l’expression d’un désir ».

Outre l’expression des émotions, le rêve aurait également pour utilité de consolider notre mémorisation. Voilà pourquoi travailler ou apprendre une leçon avant de s’endormir serait bénéfique. Les scientifiques et psychologues, affirment en effet que la phase du sommeil paradoxal est donc importante pour la mémoire émotionnelle. Par ailleurs, s’agissant de la confusion des rêves avec de vrais souvenirs, on précise que « la partie frontale de notre cerveau sait faire le tri, à moins que l’on manque de sommeil. Dans ce cas, notre capacité à décider si un souvenir est vrai ou faux est affaibli… ce qui peut entraîner la production de faux souvenirs ». Théorie avancée par Dr Susanne Diekelmann, psychologue et spécialiste en neurosciences cognitives à l’Université de Tübingen en Allemagne.

Concernant les cauchemars en particulier, une étude scientifique établie par le Centre de recherche avancée en médecine du sommeil de Montréal et publiée dans la revue New Scientist, prouve que les mauvais rêves permettent de mettre ses angoisses à distance et de mieux gérer les sources de stress. Aussi, les personnes qui sont les plus sujettes aux rêves inquiétants seraient selon cette étude les plus créatives, car leur cerveau a tendance à s’exprimer aussi bien la nuit que le jour… Ces personnes feraient également preuve d’une plus grande empathie vis-à-vis des autres et auraient une meilleure appréhension du monde à leur réveil, car sont  confrontées à des situations compliquées pendant leur sommeil, et donc seraient mieux préparées à réagir aux états de stress du monde éveillé.


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