En une semaine les anglais auront quitté l’Europe à deux reprises. D’abord sur référendum lors d’un Brexit et suite à une humiliation face à l’Islande lors de l’Euro 2016. Bien sûr c’est la première sortie qui nous intéresse ce matin.
En effet, j’ai choisi de me pencher sur les retombées du Brexit sur le Maroc puis le continent africain. Mais avant cela, les anglais vont devoir accomplir un travail colossal pour réécrire des tonnes de législations converties en accords bilatéraux ne faisant plus partie de l’Union Européenne. La monnaie anglaise, depuis vendredi se déprécie face au dollar et à l’Euro. Le pouvoir d’achat des anglais est remis en cause. La balance commerciale court un risque énorme du moins pour le début de ce Brexit. Revenons au Maroc. Le Royaume-Uni compte parmi les dix premiers clients du Maroc et ses exportations ont atteint les 6 milliards de dirhams (550 millions d’euros) en 2015 contre 8 milliards de dirhams d’exportation (735 millions d’euros), laissant un déficit d’environ 180 millions d’euros au détriment de Rabat.
La première conséquence est la dégradation des échanges sachant que les deux pays passaient par la législation européenne. Pour les échanges commerciaux (import/export de biens et services), la question est sérieuse. Si elle se poursuit, la chute de la livre vis-à-vis de l’euro et du dollar (-5,3% vs euro et -7,4% vs dollar), aura un effet direct.
Pour ceux des exportateurs marocains dont les contrats sont rédigés en livres sterling, c’est une perte de change conséquente une fois leurs créances converties en dirhams car le cours de la monnaie marocaine est corrélé sur l’euro et, dans une moindre mesure, le dollar. Mauvaise nouvelle pour Bank al-Maghrib, la livre sterling avait dévissé de 6,28% par rapport au dirham.
Avec le Brexit, à l’issue d’une période de négociation, qui reste dans la totale incertitude, les Britanniques pourraient, ne plus être partie prenante des accords commerciaux entre l’Europe et ses partenaires dont le Maroc. Tout dépendra du choix du futur gouvernement britannique. Cette hypothèse ne se matérialisera pas notamment si Londres négocie avec les 27 son inclusion dans l’Espace économique européen pour obtenir des statuts similaires « à la norvégienne » incluant les « quatre libertés » (capitaux, services, biens, personnes). Dans ce cas, ses relations commerciales avec le Maroc resteront globalement identiques. Il est possible aussi que Bruxelles et Londres négocient un très large accord d’associations gardant la majorité des règles commerciales entre les deux entités. Dans ce cas seulement, le Maroc ne verra que peu de modifications à son rapport économique.
Ainsi le Royaume-Uni sera moins contributeur au sein de l’UE, ceci altérera de toute évidence ses aides au Maroc de près de 100 millions d’euros en 7 ans. Enfin, les normes phytosanitaires seront également relues puis revues, de quoi se poser des questions structurelles sur l’avenir Maroc et les futurs 27 !
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