Les invités : Saad Agoumi, Président du collège Syndical des médecins spécialistes du secteur privé, Abderrahim Tazi, Président du Collège Marocain de Biologie, Mohamed Benaguida, Président de l’Association Nationale des Cliniques Privées et Salim Guermai, Vice président de l’Association Marocaine de l’Industrie Pharmaceutique
Nous parlons Santé cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure, plus précisément, d’un projet de loi qui fait jaser. Il s’agit du projet de loi 109.12 portant code de la mutualité. Il a été adopté en première lecture par la Chambre des Conseillers et, le moins que l’on puisse dire, c’est que les médecins et pharmaciens ne sont pas contents.
Le texte en question donne, en effet, dans une de ses dispositions, le droit aux mutuelles de créer leurs propres pharmacies et centres de soins médicaux et dentaires. Une disposition qui, selon les médecins dentistes, les pharmaciens et les professionnels du secteur privé de la Santé mobilisés au sein d’une coalition, porterait atteinte au principe de la concurrence. C’est, disent-ils, un premier pas vers la privatisation de la Santé.
Par ailleurs et selon le conseil national de l’ordre des médecins dentistes, la disposition du projet de loi en question, est tout simplement, contraire à la loi portant Code de la Couverture médicale de base. Une loi qui, précisent-ils, interdit le cumul entre la gestion des caisses et celle des structures de soins et la délivrance des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux.
Les médecins, pharmaciens et autres instances membres de la coalition, vont jusqu’à tirer une sonnette d’alarme sur le risque d’atteinte à la liberté de la décision médicale puisque, avertissent-ils, c’est la société d’assurances qui se chargera de gérer les structures médico-dentaires ce qui serait susceptible de priver le citoyen de son droit de choisir ses pharmaciens et ses médecins.
Mais au-delà de l’intérêt du citoyen qui, disons-le, ne demande qu’à avoir accès aux meilleures conditions de soins et à une meilleure prise en charge, l’enjeu majeur pour les professionnels du secteur privé de la Santé est clairement financier. L’enjeu est majeur, c’est leur chiffre d’affaires. Et pour le préserver ils annoncent bien qu’ils ne se laisseront pas faire ; ils menacent d’avoir recours à tous les moyens légaux à savoir les manifestations, les sit-in, les grèves et autres. Autant dire que le ministre de la Santé n’a qu’à bien se tenir, le bras de fer semble ne faire que commencer. Un bras de fer aux allures de duel, auquel il manque cruellement une troisième partie : les associations de protection des droits des consommateurs, car si l’intérêt des malades est enjeu, nous devrions pouvoir les entendre…
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