Les invités : M’hamed Grine, Militant du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohamed Alaoui, Membre du Secrétariat National de l’UMT et Aziz Boucetta, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques
Elle aura porté tous les qualificatifs et tous les superlatifs. Urgente, déterminante, nécessaire, épineuse. Depuis des années, la réforme des caisses de retraite n’en finit pas de susciter la polémique et pourtant l’enjeu est de taille : sauver les régimes de retraite de la faillite. Et si les salariés du privé ne sont pas encore fixés sur leur sort, nous savons en revanche ce qu’il en sera pour les fonctionnaires. À partir du 1er janvier 2017, l’âge de départ à la retraite des fonctionnaires sera relevé graduellement jusqu’en 2019 pour passer de 60 à 63 ans au lieu des 65 ans initialement souhaités. La réforme a été présentée et défendue par le chef du gouvernement qui s’est dit alors déterminé à l’exécuter et à n’importe quel prix. C’est cela ou en 2022, menace-t-il, la CMR sera dans l’incapacité de payer les retraites de 400.000 fonctionnaires.
Mais l’opposition et les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille et n’hésitent pas à pointer le caractère, selon eux, unilatéral de la réforme mais aussi une démarche gouvernementale marquée par l’improvisation, disent-ils. Les acquis de la classe ouvrière seraient menacés ; UMT, CDT, FDT et UGTM demandent à ce que soit pris en compte la pénibilité du travail qui est selon eux indissociable du prolongement de la durée du travail surtout quand les conditions de vie des personnes âgées sont ce qu’elles sont au Maroc. Et surtout encore, si le prolongement de la durée du travail est accompagné, d’un côté, d’une augmentation des cotisations, et de l’autre, d’une baisse des pensions de retraite.
Mais si le gouvernement a, jusque-là, fait la sourde oreille aux protestations, leur préférant la détermination, à l’approche des échéances législatives, le débat autour de la réforme des retraites promet de prendre une autre tournure, plus politique que sociale et les rapports de force risquent de s’inverser.
Sert-il encore de débattre de la réforme des retraites ou est-ce que le gouvernement préfère faire cavalier seul dans cette bataille ? La réforme est-elle vraiment nécessaire, est-elle vraiment urgente ? Convient-il de faire le « copié-collé » des réformes de retraites opérées en Europe ? Les questions sociales, à leurs têtes la réforme des retraites, s’inviteront-elles au premier rang des orientations des partis politiques lors des prochaines échéances électorales ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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