Les invités
• Nabil Laachoub, Chef du service des établissements de soin et laboratoires d’analyses au ministère de la santé
• Hachem Tyal, représentant de l’Association Nationale des Cliniques Privées
• Abdelilah Chenfouri, membre du Collège syndical National des médecins spécialistes privés
• Brahim Bahmad, expert comptable
• Jalal Hassoun, chirurgien traumatologue
Édito
C’est peu dire que la loi sur l’ouverture du capital des cliniques privées n’a jamais fait l’unanimité. Elle est pointée sur son fond, mais aussi sur sa forme. Critiquée pour contenir un nombre incalculable de flous et d’imprécisions, beaucoup demandent aujourd’hui que des amendements y soient apportés et en urgence.
En somme, la loi permet que la clinique appartienne à des médecins ou des non-médecins, à condition que, dans ses structures, elle dispose distinctement d’une direction médicale assurée par un médecin et, par ailleurs, d’une direction administrative. Seul hic, la hiérarchisation des deux fonctions, voire des rois, en comptant celle de gérant, n’est pas clarifiée par la loi, hors, les professionnels du secteur, s’accordent à affirmer que la nature de cette relation est absolument capitale. Et dans la pratique, il parait que cela pose problème, nous y reviendrons dans le débat.
La loi était, par ailleurs, censée avoir un effet d’entraînement pour conduire à l’ouverture de cliniques notamment dans les zones où il en manque. Mais force est de constater que deux années plus tard, il n’en est rien. L’Association nationale des cliniques privées parle même d’un effet nul dans le secteur. La répartition inégale des cliniques privées sur le territoire demeure, se traduisant par une forte concentration dans les grandes villes, principalement, au niveau de l’axe Casablanca- Rabat. Alors que le ministre de la santé avait promis une meilleure répartition régionale des cliniques grâce à cette loi, ainsi qu’un plus grand accès aux soins, la réalité semble contredire fortement ses prévisions.
Les détracteurs de loi reviennent à la charge aujourd’hui pour rappeler leurs craintes de l’époque, qui, disent-ils, se confirment aujourd’hui. Les craintes que la loi sur l’ouverture du capital des cliniques privées n’ait pour seul résultat, la transformation du secteur de la santé en activité commerciale. Quel premier bilan peut-on faire de la loi 113-13 ? Quels impacts a-t-elle eu sur le secteur de la santé ? À qui profite-t-elle ? Sert-elle l’intérêt général et celui des malades ou profite-t-elle seulement aux gros investisseurs privés ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
Poster un Commentaire