Les invités : Abdelmalek Alaoui, Editorialiste auteur et consultant, Président Directeur Général de Guepard Group, Brahim Fassi Fihri, Président fondateur de l’Institut Amadeus, Yacine Diama Fal, Représentante résidente de la Banque Africaine de Développement, Rachid Benlabah, Enseignant chercheur à l’Institut des recherches Africaines de Rabat et Faouzi Chaabi, Homme d’affaires et spécialiste des investissements en Afrique.
Pendant de longues années, des décennies même, le continent africain a souffert d’une perception négative de la part des investisseurs étrangers, mais les choses ont beaucoup changé, et pas que dans la perception.
Selon une récente étude du cabinet de conseils et d’audit Ernst & Young, l’Afrique est la deuxième destination mondiale des investissements étrangers. Le continent a attiré 17,1% des investissements directs étrangers dans le monde en 2014, contre 7,8% en 2013 ; les capitaux investis directement en Afrique en 2014 se sont élevés au total à 128 milliards de dollars, en hausse de 136% comparé à 2013 selon la même étude.
L’Afrique jouit en effet à présent et ce depuis quelques années d’une attractivité sans précédent. Derrière cela, des efforts pour assainir le climat des affaires puisque, selon le rapport Doing Business de 2012 déjà, 36 économies subsahariennes sur 46 ont amélioré leur réglementation des affaires. Et puis aussi des efforts, certes loin d’être suffisants mais des efforts quand même, dans le processus de démocratisation de certains pays d’Afrique pour redorer leur climat politique afin de rassurer les investisseurs étrangers. Autre facteur, et pas des moindres, l’Afrique a réussi à maintenir un taux de croissance assez élevé en période de crise quand les économies européennes luttaient contre la récession et se gargarisent encore aujourd’hui d’un demi-point de croissance pointant un pouvoir d’achat sans cesse en recul, alors qu’en Afrique celui-ci se maintient et, dans certains cas, augmente.
Autant de facteurs qui ont au fil des ans réussi à faire du continent africain une destination de choix pour les investisseurs étrangers, européens et asiatiques, notamment mais pas seulement, puisque l’Afrique est devenue aussi une destination d’investissements pour les pays d’Afrique, parmi lesquels, le Maroc.
Une politique d’ouverture initiée et menée par le Roi et qui a pour but de réduire la dépendance à l’Europe à travers une présence de plus en plus confirmée dans un continent africain qui regorge d’opportunités qui ne demandent qu’à être explorées et surtout, un continent africain économiquement frais comparativement à une Europe économiquement et politiquement divisée.
Seulement, l’Afrique n’a pas fini de se mettre à niveau. Le processus est long et coûteux et les risques de rechute ne sont jamais loin. Des gros problèmes d’infrastructures restent à surmonter. La Banque africaine de développement avait estimé le coût de l’opération à quelques 390 milliards de dollars à moyen terme. L’instabilité politique encore à déplorer dans certains pays d’Afrique avec des coups d’Etat à répétition est encore un frein, comme l’est également l’insécurité qui fait la Une des journaux d’informations dans le monde.
Alors investir en Afrique est-ce une aventure ou une opportunité ? Le continent africain est-il un continent dangereux pour les investissements étrangers ? Pourquoi faire confiance à l’Afrique et pourquoi la craindre ? Les investissements en Afrique sont-ils rentables ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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