Les invités : Abdelahad El Fassi, Membre du Bureau Politique du Parti du Progrès et du Socialisme, Abdelmounaim Belalia, Professeur universitaire et expert en management stratégique, Mustapha El Jay, Membre du Conseil National du PAM et Mohamed Benmoussa, Membre du Conseil National du Parti de l’Istiqlal
À l’exception du gouvernement, le ralentissement du taux de croissance économique du Maroc en 2016 fait la quasi-unanimité. Un ralentissement pas des moindres puisque les prévisions initiales sont pratiquement divisées par deux. Les pluies qui se sont faites attendre auront bien entendu un impact négatif sur la campagne agricole et donc sur la croissance puisque, nous le savons, notre économie est portée par l’agriculture et donc par la météo. Celle-ci n’ayant pas été au rendez-vous, les 3% de croissance prévue pour 2016 semblent être un vœu pieux. Seule consolation, une promesse de légère accélération de 0.5% de l’activité non-agricole d’après les estimations du FMI, mais pas suffisamment pour maintenir la prévision initiale de croissance. Le Fonds Monétaire International qui, malgré avoir été sur la même longueur d’ondes niveau prévisions que le gouvernement en 2015, revoit son optimisme à la baisse. Même son de cloche du côté du Haut-Commissariat au Plan qui voit le Maroc atteindre, au mieux, une croissance de 1.3% en 2016 au lieu des 2.6% initialement projetés. Mais alors pourquoi le gouvernement fait-il cavalier seul dans la course à la plus haute prévision de croissance ? Entre les 1.2% prévus par le Centre Marocain de Conjoncture, les 3% prévus par le gouvernement, les 3.6% prévus par le Crédit Agricole et toutes les autres prévisions des autres institutions au milieu, Bank Al Maghrib, Banque Mondiale et autres, l’écart est grand. Comment l’expliquer ? Nous en parlons avec nos invités.
Par ailleurs, et au-delà du débat sur les prévisions de croissance, nous ouvrons le débat, pour la énième fois, sur la tant adulée et tant espérée – mais jamais encore réalisée- diversification des ressources de croissance. Le PIB marocain reste en effet grandement dépendant de l’activité agricole, elle-même dépendante grandement de la pluie et du beau temps sur lequel le gouvernement n’a naturellement pas la main. À quand le changement ?
Dans les classements mondiaux le Maroc tire encore profit de l’instabilité (politique notamment) dans laquelle sont plongés plusieurs pays de la région, mais est-ce révélateur d’une quelconque endurance aux chocs extérieurs ? Force est de constater que non. Quelle alternative ? Que faire pour booster le tourisme, la consommation et les exportations ?
À la veille des élections législatives, la question est plus que jamais d’actualité. Et plus qu’une question économique, les moyens de relancer la machine de la croissance deviennent inévitablement une question politique. Abdelilah Benkirane, son parti et ses alliés seront jugés aussi sur un taux de croissance et un taux de chômage, que répondront-ils ? Que devaient-ils faire, qu’ils n’ont pas fait ? C’est notre débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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