Les invités
• Lamia Benmakhlouf, directrice générale de Technopark
• Jamal Benhamou, directeur du Soft Centre
• Olivier Dutrey, secrétaire général adjoint de l’Association des Utilisateurs des Systèmes d’Information au Maroc (AUSIM)
• Khalid Ayouch, vice président de la Commission Intelligence Economique à la CGEM et PDG d’Inforisk
• Rachid Jankari, Expert en technologies de l’information et de la communication au Maghreb et en Afrique francophone
Édito
Nous avons, vous le savez, un nouveau chef de gouvernement. Mais nous n’avons pas encore, et vous le savez aussi, de gouvernement. Plus de cinq mois après les résultats d’une élection qui a plus que jamais déchaîné les passions populaires et médiatiques, les partis politiques continuent de tirer chacun, la couverture de son côté. Entre des alliances invraisemblables qui se créent sans pouvoir s’imposer et d’autres un peu plus naturelles qui ont du mal à s’allier, la formation de l’équipe gouvernementale ressemble de plus en plus à une partie de passe-passe se jouant plus dans l’obscurité des coulisses que dans la transparence et la clarté fortement nécessaires à toute démocratie.
Et pourtant, il y a des dossiers qui attendent et pas des moindres. À leur tête une économie qui, jour sur jour continue de souffrir d’un attentisme qui dure. Cette même économie dont on attend qu’elle aide à résorber un chômage à 10% en créant de la richesse et des postes d’emploi. La priorité numéro 1, sachons-le, ce n’est pas tant la formation du gouvernement, qu’une économie qui peine à décoller faute de mesures efficaces, faute de compétitivité et faute de modernité. Car si le gouvernement à venir s’inscrit dans la logique de ses prédécesseurs notamment en matière de politique économique et d‘investissements, il n’est pas sûr que sa formation, tôt soit-il ou tard, puisse être, en soi, un soulagement.
Nous n’avons de cesse de le rappeler ici, dès que l’économie marocaine est sujet à débat, que les différentes stratégies et les différents plans gouvernementaux mis en place pour booster une économie en mal d’énergie, sont condamnés à n’être, au final, que des mesurettes destinées à corriger des défauts superficiels sur un corps malade, bien en profondeur. Le Maroc, rappelons-le encore, reste un pays dont l’économie dépend fortement de l’agriculture alors que celle-ci dépend encore fortement des aléas du climat. À bonne pluviométrie, une bonne campagne agricole et une économie qui respire ; et à faible pluviométrie, une mauvaise campagne agricole et une économie qui suffoque. Ceci alors que, sous d’autres cieux, de nouvelles économies sont développées suivant des modèles révolutionnaires, numériques et informatiques, notamment. Facebook créée dans une chambre d’étudiant et qui devient aujourd’hui l’une des entreprises les plus riches au monde. Snapchat, cette autre idée née, elle aussi, sur les bancs de l’université ; une start-up qui a fait de son fondateur un milliardaire à seulement 24 ans et dont les succès ne sont qu’à leurs débuts au vu de l’engouement que suscitent à travers le monde ces filtres animés valorisés à plus de 30 milliards de dollars.
Pourquoi le Maroc ne s’inscrit-il pas dans cette révolution économique quasi industrielle ? Pourquoi continuons-nous à nous inscrire dans une configuration traditionnelle de l’économie où la création de richesse ne peut se faire que par des gros investissements nécessitant de gros budgets ? Que faire pour se soustraire d’un modèle économique ayant montré ses limites ? Que faire pour créer une dynamique d’intelligence collective permettant de créer de nouvelles pistes porteuses de richesse ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec ou Sans Parure.
Poster un Commentaire