Les invités
• Belkacem Boutayeb, expert consultant en finance islamique
• Abdessamad Issami, président du directoire d’Umnia Bank
• Youssef Baghdadi, directeur général de Bank Assafa
• Abderrafie El Maataoui, auditeur financier spécialisé en audit bancaire et audit sharia
Édito
Après de longues années d’études et d’attente, le Maroc tient, enfin, ses banques participatives. La première a ouvert ses portes en mai dernier. D’autres devraient suivre incessamment sous peu, puisque le Comité des établissements de crédit avait annoncé avoir validé quatre autres demandes d’agréments. Une nouvelle offre dans le secteur bancaire marocain qui était très attendue, même si, pas toujours bien comprise de tous. Idéalisée par certains, diabolisée par d’autres, il est clair que le concept de la Banque participative demande encore à être clarifié et ses principes de fonctionnement vulgarisés, tout autant que son appellation mériterait d’être dé-nuancée : Banques islamiques ou banques participatives, est-ce pareil ? Nous en débattrons avec nos invités.
En tout état de cause, nous sommes face à une offre bancaire qui prône, comme son nom l’indique, le respect de certaines valeurs religieuses. Un terrain de chasse ô combien favorable pour récupérer une clientèle rejetant fondamentalement les principes de fonctionnement des banques dites traditionnelles ou conventionnelles. Le prêt par intérêt, la spéculation, l’enrichissement jugé injuste, l’exploitation jugée déloyale, bref, des pratiques considérées comme contraires aux règles de l’Islam. Nous y reviendrons.
Nous sommes aussi face à une offre bancaire qui, comme son autre nom l’indique, se veut socialement engagée prônant des valeurs d’éthique, de partage et de participation à la construction d’une valeur ajoutée. Mais il ne faut pas s’y méfaire, nous sommes avant toute chose, face à une banque, une structure commerciale dont le premier moteur est le gain économique et financier. Comment fonctionne une banque islamique, participative, engagée pour atteindre ses objectifs de profit et de rentabilité ? Une banque participative, est-ce un simple « loueur d’argent » ? Nous en débattrons également dans un instant.
Nous reviendrons aussi sur les cadres juridique, légal et fiscal qui régissent la finance islamique. Un point longtemps resté épineux et problématique, sans doute celui qui a le plus retardé l’entrée en activité effective des banques islamiques au Maroc. Quelles sont les valeurs de la Banque participative et quels sont ses travers ? Banques participatives et banques conventionnelles, sont-elles concurrentes ou complémentaires ? Que promet la finance islamique d’apporter de plus à un secteur bancaire en crise ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après midi dans Avec Ou Sans Parure.
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