Invités : Driss Jaydane, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions philosophiques, Rachid Achachi, Chercheur en économie et en anthropologie, Mohcine Benkhaldoun, Membre du Parti Justice et Développement et Omar Benjelloun, Avocat et Universitaire
La nuit du vendredi 15 juillet 2016 aura été la nuit la plus longue pour le président turc Recep Tayib Erdogan. La Turquie a vécu cette nuit-là une tentative de coup d’Etat qui a manqué de peu de se rajouter à la déjà très longue liste des coups d’Etat opérés dans le pays. Une tentative de coup d’Etat avortée, mais meurtrière, on déplore pas moins de 265 morts, parmi lesquels une centaine de civils.
Rappel des faits d’une nuit où tout est allé très vite. Tout a commencé vendredi dernier en milieu de soirée avec une alerte rapportant que des hélicoptères et des avions militaires survolaient la capitale Ankara à basse altitude. Pas plus d’un quart d’heure plus tard, le premier ministre turc dénonce, je cite, une tentative illégale par un groupe au sein de l’armée menaçant ceux-ci de devoir en payer le prix le plus élevé. Le chef d’Etat-major des armées est, lui, retenu en otage.
Les choses s’enchaînent avec un communiqué des forces armées turques annonçant la proclamation de la loi martiale et d’un couvre-feu à travers tout le pays. Dans le même temps, les putschistes avancent une prise de pouvoir totale afin, je cite, d’« assurer et restaurer l’ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l’Homme et les libertés et laisser la loi suprême du pays prévaloir ».
Si les motivations avouées sont, on ne peut plus nobles, il n’en est certainement pas de même pour le moyen choisi pour y arriver. Le gouvernement en place étant élu.
La tentative de prise de pouvoir aurait pu réussir mais c’était sans compter sur le génie d’un homme rodé aux coups bas. Car si les putschistes ont du déployer de gros moyens humains et logistiques pour mener leur coup d’Etat, lui n’aura eu besoin qu’un Smartphone et d’une application nommée Face Time appelant les Turcs à descendre dans les rues pour résister.
On voit des chars de l’armée encercler le siège du parlement, on entend des explosions et des coups de feu, on voit les trucs descendre dans la rue par milliers et on compte les morts.
À 2 heures du matin, le premier ministre et les renseignements évoquent un retour à la normale et une demi-heure plus tard Erdogan atterrit à Istanbul en provenance d’une station balnéaire où il passait ses vacances en famille.
Puis des arrestations par centaines et par milliers, puis l’ordre d’abattre les avions et hélicoptères des putschistes puis des soldats commencent à se rendre aux forces de sécurité.
Une tentative de coup d’Etat avortée donc par un soutien populaire à un président porté en héro mais aussi par les divisions au sein de l’armée. Que révèlent les événements du 15 juillet sur la Turquie ? Décryptage tout de suite avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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