Invités : Me Mohamed Ziane, Avocat et coordinateur national du Parti Marocain Libéral, Khadija Janati Idrissi, Spécialiste des relations publiques et de la communication d’influence et Membre du conseil national du RNI, Abdelkhalek Zyne, Consultant en stratégie digitale des entreprises, Mohamed Behnassi, Directeur fondateur du Centre de Recherche en Environnement, Sécurité Humaine et Gouvernance et Aziz Boucetta, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques
2500 tonnes de déchets italiens importés pour être incinérés au Maroc, c’est LA polémique du moment qui ne cesse d’enfler. L’accord d’importation des déchets aurait pu passer en toute discrétion, mais c’était sans compter sur une invention miraculeuse appelée réseaux sociaux.
Par la magie des « like » et des partages, l’information s’est propagée comme trainée de poudre et a fait le tour du monde en un temps trois tours. La société civile s’est mobilisée pour protester contre l’importation de déchets cimentiers depuis l’Italie qui réduit le Maroc, disent-ils, au statut de décharge internationale. Les commentaires et les réactions sont forts et certains envisagent même des recours en justice, à l’image de Mohammed Ziane, avocat et fondateur du parti marocain libéral, qui dit son intention de poursuivre le gouvernement en vertu de la loi anti-terroriste.
Le gouvernement est, à coups de pétitions, appelé à rendre publique la convention autorisant l’importation des déchets italiens mais aussi les résultats des analyses menées sur les déchets. Objectif : s’assurer comme l’affirme le ministère de l’environnement, que cela ne représente pas de danger pour la santé des marocains.
Mais si, dans le fond, ces importations posent effectivement des questions se rapportant à l’environnement et à la santé publique, il n’a pas échappé à beaucoup d’observateurs que le timing pourrait ne rien avoir d’anodin.
En effet, et à quelques mois des élections législatives et de la Cop 22 – conférence des Nations Unies sur le changement climatique, le scandale des déchets italiens ne pouvait pas tomber à pire moment ; du pain béni pour les détracteurs de l’action gouvernementale. Et si ceux-ci ne boudent pas leur plaisir et s’en donnent à cœur joie depuis que l’affaire a éclaté, force est de constater que dans le camp d’en face, il n’y a pas grand monde.
L’équipe gouvernementale ne semble pas se sentir spécialement concernée par le sujet, et Hakima El Haite, ministre de l’environnement fait depuis plusieurs semaines cavalier seul envers et contre tous. Beaucoup demandent sa démission.
Il aura fallu attendre le milieu de semaine dernière pour que le gouvernement sorte de son mutisme Verdict : À l’issue d’un Conseil de Gouvernement, il a été décidé de suspendre l’importation des déchets. Une décision qui fait poser beaucoup de questions et suscite au moins l’étonnement. Quelle interprétation faut-il donner à la position officielle du gouvernement? Est-ce un désaveu pour la ministre de l’Environnement qui ne cesse de répéter disposer de tous les documents attestant de la légalité de l’accord et de la non-toxicité des déchets en question ? Le gouvernement cède-t-il à la pression de la société civile ? Est-ce une mauvaise gestion des déchets ou simplement une mauvaise gestion de la communication de crise ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
Bravo à Me Ziane malgré la teneur du discours