Les invités
• Abdellatif Bendahhane, ancien directeur des affaires africaines au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
• Omar Benjelloun, avocat et universitaire
• Aziz Saidi, rédacteur en chef de la Tribune Afrique
• Rachid Lahlou, ancien ambassadeur
Édito
Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie sont au plus bas. En cause, des propos du chef de la diplomatie algérienne accusant les banques marocaines de blanchir l’argent du haschich en Afrique à travers les grands projets d’investissements lancés dans le continent ; la compagnie marocaine de transport aérien est par ailleurs accusée de transporter, je cite, « autre chose que des passagers ». Des propos tenus à Alger lors de l’université d’été du Forum des Chefs d’Entreprises. Rabat a immédiatement réagi en rappelant son ambassadeur à Alger pour consultations.
Les réactions d’indignation s’enchaînent depuis, les propos du ministre algérien jugés gravissimes, mensongers et totalement irresponsables. Un niveau d’irresponsabilité je cite le ministère des Affaires Étrangères, sans aucun précédent dans l’histoire des relations bilatérales. Le Groupement Professionnel des Banques du Maroc menaçant même le ministre algérien de poursuites judiciaires. Une tension de plus mais est-ce la tension de trop dans des relations à peine cordiales entre Rabat et Alger ? Nous en débattrons.
Il faut dire que l’offensive économique et diplomatique qu’opère le Maroc depuis peu en Afrique passe mal chez le voisin algérien. Par ailleurs, le retour en grandes pompes du Maroc au sein de l’Union Africaine après 30 ans d’absence a fini d’achever toutes les tentatives de manipulations menées par Alger dans les coulisses.
Car si elles peuvent avoir l’air d’une malheureuse sortie accidentelle, les déclarations du chef de la diplomatie algérienne sont bien plus que cela et font partie d’une stratégie diffamatoire et de dénigrement en place depuis bien des années, comme une manière de faire diversion sur des problèmes politiques, économiques, sociaux et une grave crise d’une démocratie qui avance à reculons en Algérie. Une manière aussi de remettre en doute la force des relations diplomatiques et de partenariats stratégiques entre le Maroc et ses alliés et cela dans divers domaines aussi bien économiques que d’ordre sécuritaire.
Alors à quand un apaisement dans les relations bilatérales entre Rabat et Alger ? Sinon, à quand la prochaine crise ? Quel impact des propos comme ceux tenus par le ministre algérien des Affaires Étrangères peuvent-ils avoir sur les relations entre le Maroc et ses partenaires africains ? Quelle place est celle du Maroc dans le continent et y a-t-il réellement un leadership continental à disputer avec le voisin algérien ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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