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Le défaitisme est-il devenu un sport national?


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Les invités

• Hachem Tyal, psychiatre et psychanalyste

• Soumaya Naamane Guessous, sociologue et professeur universitaire

• Youness Bellatif, coach international – fondateur du cabinet Convergence

• Redouane Laafou, consultant – coach et enseignant chercheur

• Murtada Calamy, chroniqueur aux Matins Luxe

Édito

Autant la défaite est souvent difficile à avaler, autant il peut devenir pour certains plus facile de se terrer dans un défaitisme confortable, ultime recours après le cynisme et le pessimisme. Les grands rêves de grands idéaux de justice et d’égalité laissent place à un défaitisme ambiant parfois contagieux. L’idée qu’il ne sert plus à rien de rêver, de penser, de faire ou même d’essayer. Le « À quoi bon ? » qui fait que l’on accepte son sort. Le « Pourquoi faire ? » qui traduit un renoncement aux grands idéaux qui furent, autrefois des rêves optimistes. Le « C’est déjà ça ! » qui nous fait nous contenter d’un minimum et nous fait même culpabiliser d’avoir, un temps, avoir eu la prétention de pouvoir avoir sans cesse plus, sans cesse mieux.

Dans des sociétés, comme la nôtre d’ailleurs, où le référentiel religieux reste, malgré tout, très présent, le défaitisme va souvent être, si ce n’est justifié, du moins il sera associé à la notion de fatalité. L’idée que ce qui devra arriver, arrivera, de toute façon, quoi qu’on en pense, quoi qu’on fasse. L’idée que les choses soient gagnées à l’avance ou carrément perdues à l’avance. Un état d’esprit, peut être confortable si l’on s’inscrit dans un défaitisme de contentement, mais sûrement dangereux si l’on est dans un défaitisme de renoncement.

Mais que l’on soit dans le contentement ou dans le renoncement, il est un principe qui est volontairement et dangereusement mis de coté et pourtant combien fondamental à l’évolution des sociétés et de l’humanité toute entière. Que le monde est aujourd’hui ce que l’on en a fait et qu’il sera demain, inévitablement, ce que nous en ferons.

Entre crises politiques, économiques et sociales, les marocains se sont, au fil des ans et des siècles, forgés une réputation de battants, toujours optimistes, à toute épreuve solidaires, et jamais perdant l’espoir en un demain meilleur. Mais les marocains, sont-ils en train de sombrer dans le défaitisme ? Il est, en tout cas, un sentiment ambiant d’indignation et de mécontentement. Face à un chômage qui a du mal à se résorber. Face à une santé publique malade, face à un système éducatif boiteux, face à un sentiment d’insécurité et de doute.

Les marocains se plaignent, beaucoup, de tout, dans les réseaux sociaux notamment, à tort ou à raison, mais leur indignation est-elle action, détermination ou résignation ? Sommes-nous dans l’acceptation ou dans le renoncement ? La société devient-elle fatalement pessimiste ou bien est-elle définitivement défaitiste ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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