Les invités : El Hassan Eddez, adjoint au directeur du Trésor et des finances extérieures, chargé du Pôle Dette au Ministère de l’Economie et des Finances, Khalid Benomar, conseiller auprès du chef du gouvernement et consultant en stratégie, Tarik El Malki, économiste au sein du Centre Marocain de Conjoncture et Redouane Mfaddel, Economiste et juriste
S’endetter peut avoir du bon. Dans plusieurs pays, même parmi les plus développés, une part importante de la croissance est réalisée notamment grâce à la dette publique, soit les dettes contractées et non-encore honorées par l’État, les collectivités territoriales mais aussi quelques entreprises publiques.
Tous les États peuvent prétendre à l’emprunt puisque l’État est considéré comme indéfiniment solvable et ce, par sa capacité de lever l’impôt. Mais tous les États n’empruntent pas avec la même facilité, ni aux mêmes taux. Surtout depuis le déclenchement de la crise de la dette souveraine. Une évaluation de la capacité d’endettement des pays et de la fiabilité de leur solvabilité se fait régulièrement ; c’est le travail des agences de notation financières, notamment.
Au Maroc, la dette publique représente 82.2% du PIB national ; elle était de 80.1% en 2014, soit 741 milliards de dirhams. Dans son rapport annuel publié fin juillet 2015, Bank Al Maghrib avait tiré la sonnette d’alarme sur une dette publique sans cesse en hausse depuis 2008 et la crise du capitalisme mondial. Une dette jugée insoutenable et insupportable. Car le recours à l’endettement n’a pas que du bon, en ce sens, affirmait alors la Banque du Maroc, que le service de la dette absorbe une partie importante des ressources nécessaires pour les besoins en éducation, en santé, en logement et en investissement dans les infrastructures publiques.
D’ailleurs, dans plusieurs pays, quand la limite de la soutenabilité de la dette est atteinte, les jeunes générations la jugent injuste, ce qui entraîne une rupture du pacte social.
Pour le cas du Maroc, toutefois, Bank Al Maghrib avait laissé entrevoir une lueur d’optimisme en prévoyant une baisse de l’endettement en 2017 et 2019. Un scénario qui table sur un déficit public à 3%, une croissance moyenne de 4,6% et une inflation à 1.9%.
Le Fonds Monétaire International est pour sa part, plus optimiste quant au niveau d’endettement du Maroc. Le FMI juge effectivement le niveau de la dette publique du Maroc élevé mais viable.
Pourquoi le Maroc s’endette-t-il autant? Que fait-on avec l’argent de la dette? Le Maroc s’endette-t-il pour la bonne cause? La dette publique du Maroc est-elle soutenable, supportable ou pas du tout? Quels moyens pour recourir moins à l’endettement? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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