Les invités : Mohamed Rahj, professeur de fiscalité, Khalid Benomar, Conseiller du chef du gouvernement et consultant en stratégie, Mohamed Benmoussa, Membre du Conseil National du Parti de l’Istiqlal et Bachir Rachdi, Président de la Commission Ethique et Bonne Gouvernance au sein de la CGEM
Plus de 2 mois après les élections législatives, le Maroc n’a toujours pas de gouvernement. Les tractations sont difficiles en vue de la formation de la coalition majoritaire et les positions des partis politiques, approchés par le Chef de gouvernement désigné, ne sont pas tranchées.
Car si le PAM et la FGD ont, d’emblée, annoncé leur ralliement aux rangs de l’opposition, pour les autres formations politiques, le flou demeure.
D’autres circonstances sont venues, par ailleurs, retarder l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale, la tournée africaine du Roi Mohammed VI, notamment, mais aussi, la tenue au Maroc de la COP22. Et pourtant, la formation, enfin, d’un gouvernement ne serait pas un luxe. De grands dossiers restent en suspens et des urgences, d’ordre économique, principalement, sont déjà sur la liste des priorités de la prochaine équipe gouvernementale et ce, quelle qu’en soit la composition.
La dette publique en fait partie. Le Maroc est, pour rappel, endetté à hauteur de 82.2% de son PIB. La situation avait été jugée alarmante par Bank Al Maghrib qui prévoit une baisse de l’endettement dès 2017.
Un scénario qui table sur un déficit public à 3%, une croissance moyenne de 4,6% et une inflation à 1.9%.
Pour y arriver il faut s’atteler à la tâche, et très vite. D’ailleurs, dans son programme électoral, le PJD, grand vainqueur du scrutin, a fait la promesse d’une croissance moyenne allant de 4 à 5.5% entre 2017 et 2021.
Une croissance qui monte, suppose davantage d’investissements, privés notamment. Difficile quand la méfiance des entreprises est de mise. Des mesures sont à prendre, là encore, assez vite, pour redonner confiance, pour relancer les investissements et relancer le crédit, autre grand chantier prioritaire auquel doit s’affairer le nouveau gouvernement.
Cela suppose également, une réforme fiscale qui peine à s’imposer et ce afin de faire bénéficier les entreprises de davantage d’incitations fiscales d’un côté et d’un autre accroître les recettes fiscales de l’Etat. Un équilibre difficile à tenir mais, en même temps extrêmement nécessaire. Autant de priorités qui, pour certaines, sont déjà des urgences, comme l’est d’ailleurs, la nécessité de rétablir la confiance entre le gouvernement et les patrons, la relation entre les deux s’étant gravement détériorée pendant les cinq dernières années. Tout comme s’est aggravé le taux de chômage au Maroc. Car sans confiance, pas de risques, pas d’investissements, pas de croissance et pas de création d’emplois. Les patrons estiment que le coût du travail est très élevé, et que les charges sociales relatives aux salaires sont, de leur coté, relativement lourdes.
Avec autant de dossiers et bien d’autres, la prochaine équipe gouvernementale ne devrait pas chômer, bien au contraire. Encore faut-il qu’elle soit mise en place. Nous en débattons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.
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