Le Sénat brésilien a finalement approuvé hier par 55 voix contre 22 l’ouverture d’un procès en destitution de la présidente Dilma Rousseff. L’intérim sera assuré par Michel Temer en attendant le jugement final d’ici 6 mois.
La présidente brésilienne est ainsi accusée d’avoir manipulé les comptes public, en postdatant des dépenses sociales, dans une période de crise politique sans précédent.
Pour Dilma Rousseff, il s’agit là d’un prétexte. Elle se dit victime d’une tentative d’élection indirecte déguisée en impeachment de la part d’adversaires incapables de se faire élire à la présidence. Plus loin, elle parle même de coup d’Etat des temps modernes, sans armes et sans baïonnettes.
C’est donc le vice-président, Michel Temer, membre du parti du mouvement démocratique brésilien qui sera chargé d’assurer l’intérim durant ce procès. Un procès pendant lequel les fonctions de chef d’Etat de Dilma Rousseff seront suspendues, pour une durée maximale de 180 jours.
Mais du côté de l’opposition, un scandale judiciaire est aussi en vue : le Tribunal suprême du Brésil a autorisé l’ouverture d’une enquête pour corruption à l’encontre d’Aecio Neves, rival malheureux de Dilma Rousseff à la présidentielle de 2014, à la tête du Parti social-démocrate brésilien (PSDB, de centre-droit). Ces poursuites se basent sur les accusations explosives de Delcidio Amaral, ancien chef du groupe sénatorial du Patri des travailleurs qui a accepté de collaborer avec la justice contre de futures remises de peine, après sa mise en examen dans le cadre de l’affaire Petrobras.
Petrobras qui éclabousse une grande partie de l’élite politique du pays dont l’ancien président Lula, à l’encontre duquel une nouvelle enquête sera bientôt ouverte également.
Quant au nouveau président par intérim, Michel Temer, celui que Dilma Rousseff qualifie d’usurpateur, hé bien il va devoir adopter des mesures de redressement économique aussi impopulaires que lui. Homme d’appareil par excellence, sans charisme, il est peu aimé. Seuls 1 à 2% des Brésiliens voteraient pour lui à une élection présidentielle.
C’est ainsi que se referme la parenthèse du Parti des travailleurs, ouverte en 2003, avec l’élection de l’ancien président Lula.
Mais Dilma promet de lutter jusqu’au bout pour récupérer son fauteuil de Présidente…
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