Les invités : Mohamed Benmoussa, Economiste – membre du Conseil National du Parti de l’Istiqlal, Nabil Adel, Directeur de l’Institut de Recherche en Géopolitique et Géo économie de l’ESCA, Bahia Amrani, Directrice de publication Le Reporter et Aziz Boucetta, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions politiques
Le discours royal du 41ème anniversaire de la Marche Verte a marqué une première. C’est en effet, la première fois que le Souverain s‘adresse aux marocains depuis une terre étrangère. Et avec la carte d’Afrique en arrière-plan entourée de deux drapeaux marocains, le ton est donné. La place du Maroc en Afrique et l’importance de l’Afrique pour le Maroc est au cœur du discours du 6 novembre.
Le choix du Sénégal n’est pas anodin, et le Roi choisit de commencer par expliquer ce choix qui, dit-il, n’est pas un hasard. Sont avancées comme arguments en ce sens les relations bilatérales jugées excellentes tant au niveau économique que politique avec la position du Sénégal en soutien au Maroc dans le dossier du Sahara, mais aussi le fort appui pour le retour du Maroc dans l’Union Africaine.
Le Maroc mène, en effet, une bataille diplomatique sans précédent pour réintégrer l’UA ; la démarche, comme le ton, sont agressifs. Le Maroc dit, le Roi dans son discours, n’a besoin de l’autorisation de personne pour faire son retour au sein de l’organisation de l’Union Africaine. Un retour qui, je cite, n’est pas une décision tactique, mais qui permettra plutôt de défendre les droits légitimes du Maroc et de corriger les contre-vérités colportées par les adversaires de son intégrité territoriale, deux sujets, parmi tant d’autres, qui sont au cœur de la tournée africaine du Roi entamée le 8 octobre dernier.
Une visite dont le souverain a choisi de partager les premiers résultats à chaud. Des partenariats dans différents domaines avec le Rwanda. Une volonté de coordination avec la Tanzanie sur les questions régionales et internationales et ce, je cite au regard de sa dimension géographique et de son poids démographique. Et enfin, nous apprenons que le roi a engagé des contacts avec les autorités en République d’Éthiopie pour entamer une nouvelle dimension dans les relations bilatérales.
Le Souverain souligne, par ailleurs, la dimension africaine donnée à la Cop22 dont les travaux démarrent aujourd’hui à Marrakech ; l’Afrique étant parmi les régions les plus affectées par les changements climatiques.
Mais le message le plus virulent a été réservé, sans les nommer, au Chef de gouvernement désigné ainsi qu’aux Secrétaires Généraux des partis politiques avec qui sont engagées les négociations depuis un certain temps pour la formation de la nouvelle équipe gouvernementale. Le Maroc, dit le Roi, a besoin d’un gouvernement sérieux et responsable ; et sa formation ne doit pas être, je cite toujours, une affaire arithmétique, où il s’agit de satisfaire les ambitions de partis politiques et de constituer une majorité numérique comme s’il était question de partager un butin électoral.
Plus que cela, le Roi assure veiller en personne à ce que la formation du prochain gouvernement se fasse conformément à des critères spécifiques suivant une méthodologie rigoureuse.
Quelle est la particularité de l’actuelle tournée africaine dont le Roi demande au prochain gouvernement d’assurer la continuité par l’action? Où en sont les démarches marocaines pour la réintégration de l’UA ? Quel rôle pour le Chef de gouvernement désigné après la mise en garde franche contenue dans le discours du 6 novembre? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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