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La discrimination au travail : quels recours possibles ?


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Les invités : Wassila Kara Ibrahimi, Directrice générale de Bil Consulting et vice-présidente de l’AFEM, Naïm Bentaleb, Directeur associé chez Xpertize, Hassan Chraïbi, Vice-président de l’Institut Marocain de l’Audit Social (IMAS), Charlotte Lefort, Directeur associée d’ORC Communications et Reda Mhasni, Psychologue clinicien et psychothérapeute

Les discriminations au travail sont interdites par la loi. À tout moment de la relation de travail, soit-il au moment de son établissement, de son exécution ou de sa résiliation, seuls les critères à caractère professionnel sont à prendre en compte. Ainsi, toute décision soit-elle de promotion ou de sanction se basant sur le sexe du salarié, sa religion, son apparence physique, sa nationalité et autres critères que nous détaillerons au cours du débat, est jugée discriminatoire et donc illégale et passible de sanctions. En théorie. Car en pratique, il faudrait encore pouvoir prouver la discrimination au travail, d’abord, et connaître ses recours, ensuite.

Un rapport de la Banque Mondiale avait constaté récemment la pratique encore récurrente des discriminations au travail dans 155 pays sur 173 étudiés, et le Maroc en fait partie. Les femmes semblent être, par ailleurs, les premières victimes de discriminations. Ceci alors même que la législation l’interdit expressément. Mais il est à constater que les dispositions législatives ont bien du mal à se traduire dans les faits.

Des efforts restent alors indéniablement à engager non seulement en termes d’harmonisation des législations nationales et internationales en la matière, mais aussi et peut-être bien, surtout, en termes de contrôle, d’inspection et de répression. Nous aurons le point de vue de nos invités sur les pistes à suivre à même de lutter efficacement contre les discriminations au travail.

La question des discriminations au travail, si elle est autant importante, c’est qu’elle entraîne des conséquences souvent négligées, à tord. Des conséquences à large spectre psychologique, social et professionnel sur les personnes discriminées.

Des professionnels psychologues et sociologues se sont longtemps intéressés au sujet et continuent. Ils dressent un tableau des manifestations de détresse et de souffrance propres aux personnes discriminées au travail. Celui-ci se trouve être identique, disent-ils, à ceux des situations de traumatismes psychiques se manifestant, entre autres, par des idées fixes, des insomnies, des cauchemars, un retrait de la vie sociale et familiale, des comportements de désinsertion et d’évitement de toute situation professionnelle, des dépressions, et dans les cas les plus graves, des tentatives de suicide. Car plus dur encore à encaisser que la discrimination en soi, c’est la difficulté à prouver la discrimination, et la complexité des recours, juridiques notamment.

Voilà pourquoi la lutte contre les discriminations au travail ne trouvera certainement pas sa clé uniquement dans la législation. Il est évident qu’en la matière, les mentalités y sont pour beaucoup. En ce sens, employeurs et salariés sont-ils suffisamment informés et sensibilisés chacun en ce qui le concerne de leurs droits et obligations ? Nous poserons la question à nos invités.

Qu’est-ce qu’exactement une discrimination ? Quelles sont les limites de la discrimination positive à ne surtout pas transgresser ? Où se situe la législation marocaine en matière de non-discrimination au travail comparativement aux normes internationales ? Quels recours pour les victimes de discriminations au travail ? Que risque-t-on si la discrimination au travail est avérée ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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