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Désir Divin

En nous, le Désir Divin


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Désir Divin

Dans son Histoire de la philosophie islamique, Henri Corbin nous parle de ce qu’il nomme la pré-éternité, – moment, certes inconcevable par l’entendement Humain… Imaginons un simple et bref instant, – et le mot n’est pas vain, ce que peut-être, d’abord, l’Éternité. Tentons d’imaginer ensuite, ce que pourrait bien être, ce qui la précède… Et bien nous sommes là, précisément, au cœur de la philosophie, de la gnose musulmane…

Parlant, donc, de la pré-éternité, Henri Corbin, – dont il faut lire les livres, si beaux par leur érudition, leur profondeur métaphysique, qu’elle nous ouvre à la poésie de l’Être -, parlant, ainsi de ce moment inconcevable, pour l’esprit, Henri Corbin, s’il en fait mention, c’est pour raconter comment, en ce temps-là, Dieu convoqua l’Âme Humaine, alors unifiée…  Pour lui poser une question, la seule qui vaille, et qui engendre tout ce qui suit, de Destinée, pour notre âme première, lorsque celle-ci se trouva convoquée, donc.

Cette question, là voici : « Es-tu satisfaite de ton Seigneur ? » Et l’âme humaine, de répondre : « Oui »… Et bien c’est de « Oui », primordial, qu’il faut parler. Car cette réponse, première, permet, dans la haute spiritualité musulmane, de poser les fondements de ce qu’il convient de nommer, le cycle de la Prophétie, puis, de la Sainteté…

Pour dire les choses simplement, toute la chaîne, des grandes figures prophétiques et saintes, tous les prophètes et les saints, s’ils sont venus à nous, s’ils nous ont parlé, s’ils nous ont révélé la Parole Divine, – en des temps, et des lieux certes différents, c’est dans un seul et même but, en vérité : celui du Remémoration, afin d’activer, ce qui en nous, simples mortels, mais non moins porteurs et responsables de nos âmes, ce qui en nous se doit de se souvenir qu’en un temps, répétons-le inconcevable pour l’esprit, nous avons répondu « Oui », au Seigneur des Mondes…

C’est ainsi que se conçoit, dans notre spiritualité, l’idée, sublime, d’une Satisfaction Première. Nous porterions, de tout temps, en nous, l’empreinte de l’Amour, du Désir Divin… Désir dont il aura appartenu à tous les Prophètes et les Saints, de venir nous rappeler l’intense beauté, car les simples humains, occupés depuis toujours par les affaires du monde, pouvons oublier que nous avons dit « Oui », en ce temps pré-éternel, mais qui n’est pas si lointain, en vérité.

Il y a dans une telle conception de la vérité première de notre âme, à la fois tant d’espoir, tant de beauté et tant de responsabilité… Celle de se savoir aimer, est d’avoir aimé, de toute éternité, et dans le même temps ; celle, aussi, qui nous commande de sortir du fleuve de l’oubli, pour retourner à ce que nous sommes, comme Êtres… Portants, de tout temps, le Désir Divin.


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