Lorsqu’il faut redresser un secteur en déperdition, la création de commission ou de vision est souvent le salut, voire la solution. Lorsque les ministères n’ont plus de réponse efficace à fournir, les plans étalés au-delà de leur mandat font souvent office d’échappatoire.
En réponse à de multiples interrogations, le ministre de l’enseignement supérieur, Lahcen DAOUDI, défend le plan d’action 2013-2016 sur lequel vient se greffer en cours de trajet, la vision 2015-2030, destinée à élever le sort de notre enseignement supérieur. La première exigence que se fixe la vision 2015-2030 est de garantir l’amélioration de l’accès à l’enseignement supérieur et sa qualité afin de favoriser l’employabilité… soit, mais cet accès ne sera possible que par un engagement limpide de l’Etat à se doter d’écoles supérieures puis d’universités avec de réelles capacités d’accueil. La démographie semble être la question centrale. Puis la seconde s’inscrit dans l’amélioration de la recherche scientifique, outillée pour élever les performances de l’enseignement…
Honnêtement, vaste programme dont je perçois mal les intrants et en conçois encore plus difficilement les extrants. Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? Insuffler une nouvelle dynamique au développement du système d’enseignement supérieur national permettant ainsi d’accélérer la cadence des réformes et de relever les défis majeurs auxquels ledit système est confronté ouf ! Monsieur Daoudi, pourquoi parler si compliqué alors qu’on peut faire simple. La formation initiale est un fiasco qui compromet bon nombre de vos efforts. Ah pardon, je n’avais pas encore présenté les quatre axes prioritaires que le second nous fait entrer dans un autre compartiment à six points ! Non là j’arrête. La courtoisie voudrait que l’on énonce aussi les bonnes nouvelles : un des plans a permis d’élargir les capacités des amphithéâtres, bâtir des laboratoires et de recruter des doctorants chercheurs. Séduisant. L’augmentation aussi du nombre de boursiers passés de 183.000 en 2012 à 330.000 cette année avec une généralisation du système de couverture médicale aux étudiants. À vérifier. Mais ce serait occulter le vrai problème que d’oublier l’éducation nationale, base de toutes ces visions. Mauvaises orientations, choix hasardeux, déperditions, taux d’échecs élevés et fuite vers le privé pour ceux dont les finances le permettent. Ce qui a anéanti notre système scolaire universitaire, c’est la segmentation des visions et des plans. Pas, ou peu de suite avec une pépinière bien fébrile. Une pépinière qui formerait des littéraires en peine à trouver réponse à la faculté. Lahcen DAOUDI va même jusqu’à la qualifier de sanctuaire pour chômeurs. Les plans sus-cités doivent respecter le trait d’union entre le pré-bac et le post bac, auquel cas le divorce, déjà consommé, finira par une des appréciations que l’on peut lire sur un mauvais bulletin…Situation compromise à redresser d’urgence. Nul n’atteindra un enseignement supérieur avec une éducation désormais « inférieure »…
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