Les invités : Laila Channawi Tahiri, Présidente de la commission financement des entreprises au sein de la CGEM, Khalid Benomar, consultant en stratégie et conseiller auprès du chef du gouvernement, Wassila Ibrahimi, Vice-présidente de l’AFEM et Hassan Charraf, Expert Capital Humain, Entrepreneuriat & Investissement auprès d’organismes européens
2016 s’est clôturée avec, sur le plan économique et politique, son lot de réalisations et de déceptions dont 2017 a inévitablement hérité. Une année qui, certains diront, aurait pu mieux démarrer. Avec un nouveau gouvernement, par exemple. Car si les législatives de 2016 peuvent être retenues pour être l’une des grandes réalisations de l’année précédente, avec une majorité gouvernementale qui a du mal à se former, la réalisation garde encore comme un goût d’inachevé. Mais sur un plan économique, dans l’attente d’un gouvernement, tout n’est pas à l’arrêt, fort heureusement, les prévisions non plus.
Au niveau de la croissance, si les prévisions avaient dû être revues à la baisse en raison, notamment, d’une mauvaise année agricole, le Haut Commissariat au Plan est plus qu’optimiste pour l’année en cours. Le HCP s’attend, en effet, à une reprise de la croissance en 2017, avec un taux de 3.5% porté, principalement, par la demande intérieure. Une très bonne nouvelle qui ne prend sa juste mesure qu’après comparaison avec les chiffres plutôt timides de l’année précédente quand la croissance nulle a pu, de justesse, être évitée.
Le Fonds Monétaire International n’est pas moins optimiste pour 2017 en ce qui concerne l’économie marocaine. Pour le FMI, la croissance devrait s’accélérer autour de 4,4% et se stabiliser autour de 4,5% à moyen terme, je cite, sur la base des réformes mises en œuvre en cours.
Mais si l’année démarre avec des bonnes prévisions, celles-ci se traduiront-elle forcément en bonnes réalisations en 2017 ? Rien n’est moins sûr, et nous en débattons avec nos invités cet après-midi. Car, structurellement, l’économie marocaine continue de souffrir de ses maux passés. Une forte dépendance à la conjoncture agricole, une faible diversification des ressources et une compétitivité des entreprises qui peine à se renforcer. Des entreprises endettées, des banques qui font peu confiance et, par ricochet, des investissements qui peinent à décoller.
Par ailleurs, si la stratégie industrielle du Maroc à travers les nouveaux métiers était censée donner un coup de fouet, ô combien nécessaire, pour la dynamisation du tissu économique, il est clairement à constater que les résultats sont loin d’être à la hauteur des promesses et que l’économie marocaine reste tout aussi grandement dépendante des caprices du ciel.
Comment le Maroc, qui démarre l’année sans loi de finances, fera-t-il face aux défis économiques qui sont les siens ? Quels choix et quels arbitrages sont à faire pour que les prévisions ne tombent pas à l’eau ? En quoi le blocage politique qui dure depuis bien des mois pourrait-il avoir un impact sur l’économie marocaine ? Pour combien de temps encore l’économie pourra-t-elle se passer d’un gouvernement ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
Poster un Commentaire