Les invités
• Ahmed Benboujida, élu RNI au Conseil de la ville de Casablanca, président de la commission des services publics, des prestations et du patrimoine
• Omar El Farkhani, président du groupe PAM au sein du Conseil de la ville de Casablanca
• Anouar Zyne, fondateur du mouvement citoyen Changer.ma
• Ahmed Chitachni, chercheur en anthropologie urbaine et coadministrateur du groupe Save Casablanca
Édito
Occuper un espace public d’une manière spontanée, anarchique et illégale, est un problème qu’il convient de prendre à bras le corps. Surtout quand le problème tend à se généraliser. Des trottoirs, des boulevards, des quartiers et des places marchandes se transforment en vrais étals de commerce posant un problème économique, celui de la gestion de l’informel ; un problème de circulation pour les piétons et des fois même pour les automobilistes, mais aussi quelques fois un problème d’ordre sécuritaire.
À Casablanca, la forte urbanisation semble avoir pris de court les gestionnaires de la ville, confrontés à des citoyens, eux-mêmes confrontés à un chômage croissant et essayant, tant bien que mal, de s’auto-créer des opportunités d’emplois et de revenus très souvent à travers l’informel. C’est ainsi que les espaces publics censés être des lieux de rencontres et d’échanges appartenant à chaque individu, deviennent des espaces privés, illégalement certes, mais tout de même détournés de leur fonction première au vu et au su de tous.
Et pourtant, des opérations occasionnelles des forces de l’ordre tentent de récupérer des espaces occupés souvent à des fins commerciales. Mais ces opérations pêchent par leur irrégularité, et aussi des fois par leur violence. Le problème est loin d’être traité à sa racine, puisque les commerces de rue n’hésitent pas à élire domicile dans d’autres quartiers, d’autres boulevards et d’autres trottoirs, en attendant que l’orage passe et surtout, en attendant l’alternative qui tarde à se présenter.
L’occupation des espaces publics se traduit autrement aussi par des terrasses de café ne voyant pas de mal à s’approprier un trottoir de bout en bout ; sans autorisation. La mauvaise gestion des espaces publics, c’est au Maroc la porte ouverte à tous les abus. Victimes en sont des passants contraints de côtoyer les voitures, les bus et les camions. Victimes en sont les personnes à besoin spécifique qui ne trouvent même plus leur salut dans un trottoir libre à la circulation ; des enfants et des personnes âgées, et des automobilistes obligés de slalomer pour se frayer un chemin au milieu des passants.
À se balader une heure à Casablanca, il parait évident que les espaces publics n’ont cela que le nom. Il parait évident, surtout, que le problème est beaucoup plus profond qu’une simple occupation illégale. Le problème réside au fond dans la compréhension de la notion d’espace public appartenant, de ce fait, à tous et à personne en particulier.
Quelles sont les causes de l’occupation illégale des espaces publics ? Quelles en sont les conséquences ? De qui la gestion des espaces publics est-elle le ressort ? Dans quel cadre juridique l’exploitation des espaces publics se fait-elle ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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