Les invités : Nabil Adel, Economiste et professeur universitaire, Hakim Marrakchi, Président de la Commission CGEM- International, Mustapha Miftah, Directeur délégué de la Fédération Nationale du Bâtiment et des Travaux Publics, Karim Tazi, Vice président général de l’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH) et Rachid Achachi, Consultant en stratégie, en charge des missions économiques au sein de la Compagnie Méditerranéenne d’Analyse et d’Intelligence Stratégique.
À quoi le Parti de la Justice et du Développement Turc doit-il sa longévité ? À un bond en avant sans précédent de l’économie du pays depuis 2002. Entre 2002 et 2014, le PIB par habitant est passé de 3522 dollars à un peu plus de 10 400 dollars d’après les chiffres du Fonds Monétaire International.
Le modèle économique de l’AKP repose sur une croissance exclusivement basée sur la demande intérieure jusqu’à 2011 et ensuite une ouverture sur les échanges extérieurs qui a permis d’équilibrer la croissance et de réduire le déficit des comptes courants. De par sa stabilité et son dynamisme, l’économie turque a relevé haut la main le défi d’une forte intégration régionale et mondiale.
Mais le modèle turc, s’il en est un, a aussi ses faiblesses. Avec un taux de croissance de 2.4% qui est certes positif mais loin des 9.1% de 2010, des 8.5% de 2011 ou encore des 4% enregistrés en 2013, un chômage au plus haut et une inflation élevée qui atteignait les 8% en 2014, sans compter la livre turque qui perd drastiquement de sa valeur et le déficit des comptes courants qui est estimé à 6% du PIB. Il y a clairement des choses à revoir. La Turquie est, par ailleurs, l’un des pays où le fossé entre les couches favorisées et la population défavorisée est le plus important.
Y a-t-il dans le modèle économique turc des outils dont pourraient s’inspirer l’économie marocaine ? Sans doute que oui et les exemples sont nombreux avec, à leur tête, la force concurrentielle des produits turcs destinés aux marchés étrangers. En témoigne un solde commercial entre les deux pays largement en la défaveur du Maroc qui importe de la Turquie beaucoup plus qu’il n’y exporte. Les produits turcs présents sur le marché marocain sont diversifiés, agressifs et ils présentent un rapport qualité/prix édifiant. Les exportateurs turcs réduisent un maximum leurs marges et sont très à cheval sur les délais de livraison. Tout cela grâce, notamment, à un fort appui de l’Administration turque.
Pourquoi l’économie turque réussit-elle là où le Maroc échoue ? Le modèle turc est-il applicable au Maroc ? La Turquie et le Maroc, sont-ils économiquement concurrents ou partenaires ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
Poster un Commentaire