Facebook et autres réseaux sociaux, Google et autres moteurs de recherche, sont-ils devenus des puissances géopolitiques à part entière?
Il n’est plus un secret pour personne qu’à chaque fois que l’on se connecte à un réseau social ou à un moteur de recherche, il peut arriver qu’on soit, sans le savoir, testés, sondés, scrutés, analysés ou pistés. Des fois, les fins sont d’ordre commercial ou publicitaire, mais des fois l’enjeu est beaucoup plus grand et c’est là que fusent généralement les soupçons de manipulation et même des accusations d’ingérence.
Pour ne rien arranger, Facebook a annoncé, pour 2016, le lancement en Afrique en collaboration avec l’opérateur européen Eutelsat, d’un satellite géostationnaire à travers lequel Internet à Haut Débit est proposé à tarif réduit dans des zones encore privées d’accès au web.
Dans son communiqué, Facebook dit avoir pour mission, je cite, de connecter le monde et de lutter contre les obstacles majeurs qui empêchent de connecter les Africains à Internet. Fin de citation.
Plus qu’un réseau social, Facebook serait donc devenu, en quelque sorte, un substitut aux gouvernements africains mais aussi aux différents opérateurs télécoms nationaux y opérant. Cela devrait-il faire partie des missions d’un réseau social ?
Par ailleurs cela ne pose-t-il pas un problème d’atteinte à la souveraineté des pays ? Une entreprise technologique a-t-elle le droit de fournir internet, même par satellite, sans en être autorisée ?
Autre point d’accusation à l’encontre des réseaux sociaux et moteurs de recherche, les publicités diffusées sur les fils d’actualité des utilisateurs de Google, Facebook ou autres qui représenteraient pour les opérateurs nationaux un risque de concurrence déloyale. Qu’en est-il en réalité ? Nous poserons la question à nos invités, mais il est à noter que, sur ce point, le gouvernement marocain a réagi récemment par la voix de son ministre de la communication, lui-même interpellé sur la question par les professionnels de l’édition de journaux. Il a affirmé que des mesures sont à l’étude avec le département du Commerce extérieur pour protéger l’entreprise de presse marocaine face à la concurrence des géants du web, notamment Facebook et Google.
Les questions précédemment posées, si elles se posent avec acuité aujourd’hui, elles se révèlent, au fond, n’être que la partie visible de l’iceberg. La partie cachée c’est que les Etats sont réduits à devoir négocier directement avec une entreprise quelle qu’en soit la taille de questions liées à leurs souverainetés ? Le rapport de force est-il équilibré ? Nos invités nous diront leur lecture de la chose…
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