Précisons-le d’emblée : je ne suis pas de ceux qui estiment que tous les postes doivent systématiquement échoir au parti arrivé en tête des élections, je ne suis pas non plus de ceux qui pensent que toute collaboration avec le parti arrivé en tête des élections serait une effroyable trahison.
Je suis persuadé, qu’entre ces deux visions manichéennes, il y a la place, en certaines circonstances, pour une troisième voie, une troisième voie qui est celle de la prise en compte de l’intérêt du Maroc et des Marocains.
Le Maroc de 2016 est à la croisée des chemins. Avec une question majeure : quel modèle de développement et de civilisation et quelle place pour le Maroc dans le monde ?
De deux choses l’une. Soit le dogmatisme et les égoïsmes l’emportent, et les Marocains peuvent alors devenir les laissés pour compte de la modernité et de la prospérité.
Soit ensemble, nous relevons les défis du progrès social, du développement et de la sécularisation, et alors le Royaume chérifien prendra toute sa place dans le monde pour devenir un pôle de paix, de prospérité et concorde en Afrique… ce qui est sa vocation originelle.
Cet intérêt supérieur et immédiat du peuple marocain justifie pleinement la mise en place d’un gouvernement dit d’union nationale où le gouvernement, sous l’autorité conjointe de sa Majesté le Roi et du Chef du Gouvernement, serait constitué des plus capables et ce peu importe leur appartenance politique où même leur absence d’appartenance politique.
Un tel gouvernement d’union nationale ne nécessite aucune réforme constitutionnelle, aucune adaptation de nos institutions, il fait simplement appel au sens du devoir de nos élus et de nos partis politiques.
L’état d’urgence économique et social dans lequel se trouve notre pays exige un tel gouvernement sous peine de voir notre société poursuivre son délitement et constituer un terreau fertile aux dérives extrémistes que l’on a vu se métastaser ailleurs.
Dans l’état actuel d’un Maroc où tout est urgent, c’est le seul véritable choix. Le seul choix juste, le seul choix qui retranscrirait fidèlement les choix faits par le peuple le 7 octobre dernier.
Les marocains attendent un gouvernement de combat chargé de lutter contre les défaillances du système de santé, contre les carences béantes de notre système éducatif, contre le chômage de masse des jeunes et des moins jeunes, contre la corruption de notre système administratif et judiciaire et l’hypertrophie économiquement et fiscalement stérile du secteur informel.
Nous avons, en 2011, fait le choix constitutionnel de la démocratie, alors mettons la en œuvre complètement, intégralement cette démocratie.
La démocratie a besoin, pour s’épanouir, d’un climat d’honnêteté. Et l’honnêteté me commande de dire qu’à l’heure actuelle aucun parti n’est en mesure d’apporter seul des réponses satisfaisantes aux multiples défis auxquels le Maroc est confronté.
Un gouvernement d’union nationale est de nature à renforcer un édifice démocratique en construction car union nationale ne signifie pas l’uniformité des opinons, le consensus mou, l’immobilisme et la paralysie. Bien au contraire, par le débat et la contradiction, ce gouvernement renforcera notre système démocratique naissant.
Ce gouvernement d’union national nous permettra, à l’abri des querelles partisanes, d’améliorer le fonctionnement et l’efficience de nos institutions de les mobiliser toutes pour faire face aux défis à relever, défis, qui nous le savons, sont immenses.
Ce gouvernement d’union nationale doit s’étendre bien au-delà des partis qui ont bénéficié des suffrages de nos concitoyens, il doit s’étendre à celles et ceux qu’on appelle les forces vives de la nation car la solution à nos maux viendra aussi des mots et de l’action des compétences sans coloration politique.
Ce gouvernement d’union nationale, articulé autour des cinq piliers que seront les pactes nationaux relatifs à l’emploi, à l’éducation, à la justice, à la santé et aux investissements, est la solution.
L’occasion est belle d’apporter au monde une preuve d’unité à une époque de divisions profondes au sein du monde musulman.
Quoi qu’il en soit, la composition du gouvernement relevant du pouvoir du Chef du gouvernement, il fera son choix, l’assumera et nous le jugerons sur la base des résultats obtenus.
Rendez-vous en 2021 !
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