Les invités
• Yasser Tamsamani, économiste affilié à l’Observatoire Français des Conjonctures
• Rachid Achachi, chroniqueur aux Matins Luxe
• Mohamed Benmoussa, économiste
• Abderrafie El Maataoui, directeur associé du cabinet Finaliance Audit et Conseil
• El Mehdi Fakir, économiste
Édito
L’entrée en vigueur de la flexibilité du taux de change au Maroc est fortement espérée ou sérieusement crainte, mais en tout état de cause, elle est très attendue. Beaucoup de flou l’entoure encore et le grand public ne comprend pas nécessairement de quoi il est précisément question. Car l’opération est très technique en même temps qu’elle concerne tout le monde et chacun au quotidien. Bank Al Maghrib a d’ailleurs, il y a très peu, fait cet effort de vulgarisation à travers des capsules vidéo mises en ligne pour expliquer en quelques minutes le concept de flexibilité du taux de change ; reste à en mesurer l’impact sur les citoyens.
Dans la pratique, et nous en avons d’ailleurs déjà débattu dans Avec Ou Sans Parure, ce qui est prévu c’est un passage progressif à la flexibilité ; car la prudence reste de mise tant des risques majeurs sont à anticiper pour mieux y faire face. La transition totale ne devrait, elle, être effective que dans quelques années et devrait, à terme, permettre à l’économie marocaine une plus grande compétitivité et une plus forte résilience face aux chocs externes.
La Banque Centrale se veut rassurante sur ce passage à haut risque d’autant plus qu’elle se fait accompagner techniquement dans cet exercice périlleux par la Banque Mondiale. Mais les multiples reports, dont le dernier est sine die, font planer le doute. L’entrée effective du dirham flottant pourrait à ce titre prendre quelques jours, des semaines ou des mois ; certains observateurs se posent même la question sur un éventuel gel du projet.
Mais en l’absence de communications officielles de Bank Al Maghrib ou du Ministère des Finances, les rumeurs vont bon train et celle qui revient le plus, fait état d’une grosse crainte d’une décote du Dirham en réaction à la flexibilisation ; même si les économistes se veulent plutôt rassurants sur ce point ; nous en débattrons avec nos invités. Nous reviendrons aussi sur la réaction du marché depuis l’annonce de la flexibilisation des changes ; des réactions pas toujours positives et pourtant, malgré les réserves de quelques-uns, la réforme de la flexibilité du Dirham semblait découler d’un consensus entre les acteurs du marchés.
Le marché ferait, en effet, face depuis quelques temps à une rareté inquiétante de la devise ce qui laisse à présager d’un risque de spéculation élevée ; qu’en est-il réellement ? Nous en débattrons également. Il reste que gouvernement et Banque Centrale font preuve d’une rétention d’information très mal venue par ces temps où l’incertitude autour d’une réforme majeure et d’une telle importance pourrait amplifier une méfiance déjà grande vis-à- vis d’un passage à la flexibilité qui ne fait clairement pas l’unanimité. C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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