Florence Arnold : sensuelle et poétique

Les œuvres de Florence Arnold sont doucement mélancoliques. Peintre autodidacte, cette artiste française vit et travaille à Casablanca, une ville où elle se sent chez elle.

Florence Arnold a grandi dans différents pays d’Afrique Noire, à son actif, déjà un grand nombre d’expositions à Alger, Paris, San Francisco ou encore New York, mais Florence Arnold a la modestie des grands.

Interrogée sur son travail, elle répond très simplement : “Une toile, c’est toujours l’humeur du moment, ce sont des morceaux de son âme qu’on essaie de faire sortir”.

Son travail est axé sur le corps, le nu et les émotions à fleur de peau ; pour elle, « Les corps expriment notre âme, nos sentiments, notre histoire ».

Florence Arnold s’intéresse aussi beaucoup aux jeux de matières.

Sur la surface vierge de la toile, elle applique des textures composites : du papier japonais ou des bandes de plâtre et de peinture, des matières qu’elle mélange pour aboutir à quelque chose de nouveau :“Parfois on ne sait plus vraiment quel est le papier original”,explique-t-elle.

L’arrière-plan de ses toiles est toujours complexe, très travaillé, dans une palette chromatique de teintes terre, ocre, marron, beiges et blancs, aux pastels, à l’acrylique ou au fusain.

C’est sur cet arrière-plan conçu comme un écrin, que se détachent des corps de femmes, empreints de poésie et d’une forte charge émotionnelle.

Des nus esquissés, suggérés, et qui conservent une part de mystère.

Cette quasi-obsession autour du corps, Florence Arnold l’assouvit aussi par la danse qu’elle pratique depuis son plus jeune âge, et qu’elle a découvert en Afrique pendant son enfance.

Pour elle, la peinture est un exercice de création introspectif et douloureux, alors que la danse permet de se laisser aller dans un échange direct avec le public.

Mais qu’il s’agisse de danse ou de peinture, dans l’œuvre de Florence Arnold, il y a toujours en fil rouge : le corps et surtout l’émotion qu’il génère.