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Le futur du design africain


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Au Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain, au Africa Design Days, au Vitra Museum de Bâle comme au Guggenheim de Bilbao ou sous la nef du grand palais et à la Villette de Paris, sans oublier les influentes galeries de Londres, l’esthétique africaine contemporaine est sous le feu des projecteurs, loin des clichés d’une Afrique folklorique.

La créativité de la jeune garde du continent a été particulièrement bien mise en scène au Musée Guggenheim, en Espagne dans le cadre de la grande exposition « Making Africa » organisée en partenariat avec le Vitra design museum. Elle a rassemblé 120 artistes, graphistes et designers de plusieurs dizaines de pays.

Pour le Maroc : Hicham Lahlou et son installation Dar, le kényan Cyrus Kabiru, Gonçalo Mabunda et son fauteuil choc en fer formé de fusils pour dénoncer les guerres civiles, le canapé et pouf tressé d’Amadou Fatoumata ou la méridienne entre artisanat et technologie de Dominique Pétot, les tables et tabourets asymétriques Taboo de Bibi Seck du Sénégal, et dans le domaine des textiles, l’immense créativité des designers africains dans leur réinterprétation du Tissu Wax.

Très remarquées aussi, les lampes rétro-futuristes du burkinabé Alassane Drabo et bien sûr les chaises fauteuils du designer malien Cheick Diallo, un tissage géométrique très moderne de nylon, métal et ficelle mais réalisé avec des artisans, des modèles très légers, aériens, ajourés mais confortables. Au Maroc, les Africa Design Days ont permis depuis plusieurs éditions de médiatiser, exposer et récompenser de jeunes talents du continent comme Hamed Ouatarra et ses salles à manger en acier de récup, les troncs d’arbres rangements de l’ivoirien Jean Servais Somian, les objets agricoles de Grant Gibbs ou le fauteuil Mo de Cheick Diallo.

Fonctionnalité, astuce, et esthétique contemporaine, le design africain montre un visage actuel, ancré dans la modernité et débarrassé des clichés qui lui collaient à la peau. Ce qui rend le design africain désirable à l’international, c’est aussi sa dimension développement durable, la récup est tendance, et en Afrique, les initiatives des créatifs surprennent et posent de nouvelles questions sur la consommation et les processus de production.

C’est la démarche par exemple du Sénégalais Amadou Fatoumata Ba et ses canapés méridiennes, élégants mais formés de pneus récupérés et sculptés à mains nues. Vitalité, jeunesse, héritage et expertise artisanale, une esthétique plurimillénaire, les designers du continent ont beaucoup à apporter à la scène internationale et les experts le prédisent, ils seront de plus en présents chez les grands éditeurs. Le chemin est encore long pour percer, mais il a, en tout cas, bien démarré.


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