Les invités : Abderrahmane Maaroufi, Directeur de la direction de l’Épidémiologie et de la Lutte Contre les Maladies au Ministère de la Santé, Khalid Zerouali, Responsable du Laboratoire de Microbiologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca, Jaafar Haikel, Epidémiologiste et Doyen de la Faculté des Sciences de la Santé au sein de l’UIC, Chakib Nejjari, Vice Président de l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé et Abdelfettah Chakib, Professeur de maladies infectieuses et tropicales à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Casablanca
Alors que le monde s’inquiète de l’épidémie du virus Zika qui ne cesse d’enfler et que l’Organisation Mondiale de la Santé parle d’une urgence de santé publique de portée mondiale, nous ouvrons le débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure sur la gestion des épidémies au Maroc.
Le ministère de la Santé est, en effet, responsable, entre autres, d’identifier les situations susceptibles de mettre en danger la santé de la population et de mettre en place les mesures, d’urgence s’il le faut, afin de la protéger.
Une épidémie survenant souvent subitement, il est admis de par le monde que la rapidité dans l’action est de mise pour éviter la propagation d’une épidémie donnée. La rapidité mais aussi l’information et les alertes à l’adresse de la population. Mais malgré l’alerte rouge dans le monde, il semble que le Maroc soit à chaque fois épargné. Sida, Virus H5N1, Ebola et maintenant Zika, le Maroc ne semble pas être concerné. À raison ou à tord, les messages circulant au sujet des épidémies sont toujours rassurants, peut-être même un peu trop; et c’est là que des questions se posent sérieusement sur la gestion des épidémies au Maroc.
Si l’on admet que la communication sur les risques est une composante clé de la préparation et de la réponse aux épidémies, comment se fait-il que celles-ci soient toujours positives? Dans le cas présent de l’épidémie du virus Zika, le ministère de la santé est catégorique: Aucun cas de contamination n’a été enregistré et à, à en croire la communication du ministère, ceci ne risque pas d’arriver puisque l’espèce de moustique, vecteur de la maladie, n’a pas été répertoriée au Royaume. Voilà qui devrait être rassurant.
Mais si l’objectif est d’instaurer un climat de confiance, les annonces précoces sur l’éventualité de la survenue d’une épidémie qui fait rage dans le monde, la communication régulière sur les mesures préventives ne sont-elles pas aussi nécessaires afin d’instaurer un climat de confiance? N’est-ce pas le tabou qui a longtemps entouré l’épidémie du Sida qui a fait sa progression dans le monde et au Maroc? Nous poserons la question à nos invités.
Par ailleurs et au-delà de la communication, nous débattrons avec nos invités des moyens humains, techniques et financiers dont dispose le Maroc pour faire face aux épidémies. Nos hôpitaux souvent critiqués pour leur manque d’équipements, sont-ils suffisamment outillés pour gérer un flux exceptionnel de malades en cas de survenue d’une épidémie? Comment gérer le risque d’épidémie sereinement sans tomber dans la hantise? C’est notre débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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