Cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure c’est le grand oral de Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances tunisien de janvier à décembre 2011 au sein du gouvernement d’union nationale de Mohamed Ghannouchi, qui suit la révolution, puis, dans celui de Béji Caïd Essebsi.
Dans son grand oral, une grande question centrale : les tunisiens ont-ils réussi leur révolution ?
Nous le rappelions il y a quelques jours, le Printemps arabe fête cette année son 5ème anniversaire et un bilan, ne serait-ce que d’étape, s’impose. Une chose est sûre, le changement est là. En Tunisie, il y a bien un avant et un après révolution du Jasmin. D’autres diront que la Tunisie a gagné en démocratie et en liberté d’expression, mais le prix payé en valait-il sa peine ?
Des centaines de milliers de morts, un chaos politique et une économie qui souffre. Une insécurité au plus haut et une organisation terroriste profitant au mieux du vide qui fait horreur à la nature. La Tunisie avait-elle besoin d’autant de dégâts pour être ce qu’elle était, en mieux ? Fallait-il forcément détruire la Tunisie pour mieux la reconstruire ? Notre invité répondra.
Par ailleurs, ce n’est pas un bilan qui est à faire, mais des bilans. Car la Tunisie ne s’en sort pas de la même manière selon qu’il s’agisse de sa reconstruction politique, économique, sociale ou culturelle. Avec les scrutins législatifs et présidentiels salués pour leur caractère libre et transparent et une nouvelle Constitution, il est indéniable que le pays a posé les jalons d’une vie politique plus saine en intégrant peu à peu les principes fondamentaux de la libre expression démocratique de la volonté du peuple.
Mais sur un plan économique, les avancées se font attendre. Le tourisme, un des secteurs les plus dynamiques de la Tunisie d’avant la révolution est en crise. De nombreux pays conseillent à leurs ressortissants de ne pas partir en Tunisie alors que les gouvernements qui se sont succédés peinent à rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays. Plusieurs attentats sont survenus en Tunisie en 2015 ; ils ont ciblé des lieux fréquentés par les étrangers. Résultat : une industrie touristique paralysée par la peur et plusieurs dizaines d’établissements hôteliers ont ainsi fermé leurs portes.
Comment s’en sortir ? Quelle stratégie est-elle à mettre en place pour sauver une économie au plus mal ? La Tunisie fait face à un taux de chômage élevé et une compétitivité en perte de vitesse sur le plan régional comme international. Beaucoup de réformes ont été annoncées, mais à quand leur mise en place, notamment en ce qui concerne la réforme de l’administration, grand frein aux investissements étrangers?
La Tunisie commence-t-elle à apercevoir le bout du tunnel ? La Tunisie a-t-elle réellement entendu les aspirations des révolutionnaires ? Autant de questions que nous poserons à notre invité. Nous déclarons ouvert le grand oral de Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances tunisien au sein du gouvernement d’union nationale de Mohamed Ghannouchi, mais aussi celui de Béji Caïd Essebsi.
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