Les invités
• Amina Barakat, chef de service de médecine et réanimation néonatale au CHU Ibn Sina de Rabat
• Ghita Mamou, spécialiste en endocrinologie, diabétologie, maladies métaboliques et nutrition
• Naima Samouh, chef de service de gynécologie au CHU Ibn Rochd de Casablanca
• Karim Ouldim, professeur à la faculté de médecine de l’Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca
• Abdelhakim Yahyane, chef de la division de la santé maternelle et infantile à la direction de la population au ministère de la santé
Édito
Nous ouvrons le débat cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure sur un sujet santé de grande importance, celui des grossesses à risque. Une grossesse est un état, nous dit-on, ce n’est pas une maladie. Sauf que cette règle a tendance à comporter quelques exceptions. En effet, 15% des grossesses encourent, à tout moment, un risque de complication de nature à mettre en danger la vie de la mère et/ou de l’enfant.
Pour détecter la complication, l’anticiper, éventuellement la prévenir et si elle venait à se produire, mieux y faire face, un seul moyen reste aujourd’hui essentiel, incontournable et, dans le cas présent, quasi-vital, le suivi médical de la grossesse. Celui-ci permettrait en effet de baisser de 30% le taux des décès maternels et de 20% celui des décès prénataux, soit ceux du fœtus.
L’examen traditionnel par échographie est déterminant. Il permet en ce sens le dépistage et le diagnostic des premières anomalies, au moment où, il y a de cela plus de 30 ans, celles-ci n’étaient découvertes qu’au moment de l’accouchement. Mais si l’échographie tend à se démocratiser, elle peut s’avérer par moments insuffisante. Plusieurs tests génétiques et nouvelles techniques de prélèvements sont aussi d’usage pouvant être courant, même si coûteux, et permettent non seulement la détection des anomalies et autres malformations fœtales, mais parfois même, permettent de les traiter in-utero, soit avant même l’accouchement.
Mais qu’en est-il de l’utilisation de ces nouvelles techniques de suivi de grossesses au Maroc ? Le Maroc où le taux de mortalité maternelle et infantile reste désespérément élevé malgré quelques baisses enregistrées ces dernières années. La dernière enquête nationale sur la population et la santé familiale 2017 a révélé un taux de mortalité maternelle à 72.6 pour 10.000 naissances vivantes. En 2010, on en déplorait 112.
De quel système disposons-nous afin d’évaluer efficacement les risques pendant la grossesse, la naissance et le post-partum ? De quels moyens disposons-nous pour une prise en charge précoce des pathologies liées à la grossesse? De quelle manière peut-on agir pour réduire le nombre des grossesses pathologiques? Et enfin, quels sont les plus grands facteurs à risques ; l’âge avancé de la mère, les grossesses multiples consécutives aux Procréations Médicalement Assistées et autres ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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