Les invités : Kamal Marhoum El Filali, Chef de service des maladies infectieuses au CHU Ibn Rochd de Casablanca, Driss Jamil, Président de l’Association SOS Hépatites, Abdelouahab Bennani, Responsable du Laboratoire de biologie moléculaire de l’Institut Pasteur du Maroc, Naoufel El Malhouf, Chef du Département Conventionnement et Normalisation au sein de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie et Abdelmajid Belaiche, Analyste des marchés pharmaceutiques
L’hépatite est une inflammation du foie provoquée par une infection virale. On compte cinq virus responsables de cinq types d’hépatites, A- B- C- D et E.
Dans le monde, et selon des chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne sur trois est infectée par l’Hépatite et une personne sur douze l’est de manière chronique, se traduisant par des maladies graves telles la cirrhose ou le cancer du foie. Plus d’un million de personnes décèdent chaque année des suites d’une Hépatite. Nul besoin alors de préciser que l’Hépatite est l’une des maladies virales les plus graves et les plus fréquentes dans le monde. Il s’agit, en effet, d’un problème de santé publique auquel tous les pays du monde, sans aucune exception, doivent faire face.
Un des grands dangers de la maladie est qu’elle se présente, dans certains cas, sous une forme silencieuse avec peu ou pas du tout de symptômes. Ainsi, des personnes infectées peuvent pendant des années propager la maladie dans leur entourage sans le savoir. Autre grande difficulté, la méconnaissance de l’Hépatite. C’est ainsi qu’à l’occasion de la journée mondiale contre l’Hépatite célébrée en juillet dernier, l’OMS a invité l’ensemble des responsables politiques, aux personnels de santé et au grand public de prendre les mesures nécessaires à même d’améliorer la connaissance de cette infection potentiellement mortelle et ce, afin de limiter sa propagation ; d’autant qu’il existe des traitements mais aussi, et surtout, des moyens de prévention.
Il a été lancé, par ailleurs, et à cette même occasion, la première stratégie mondiale du secteur de la santé contre l’Hépatite pour la période 2016-2021. Objectif : réduire de 30% le nombre des nouveaux cas des Hépatites B et C et réduire de 10% la mortalité d’ici 2020. La stratégie mondiale contre l’Hépatite recommande pour cela, d’étendre les programmes de vaccination contre l’Hépatite, de mettre l’accent sur la prévention de la transmission mère-enfant et d’améliorer la sécurité des injections, des transfusions et des actes chirurgicaux. Autre grand axe de cette stratégie, l’amélioration de l’accès au diagnostic et au traitement.
Au Maroc, trois millions de personnes seraient infectées par l’Hépatite B ou C. D’après l’Association SOS Hépatites Maroc, notre pays est tristement classé parmi les pays endémiques de l’Hépatite à l’échelle mondiale, et d’ici vingt ans, l’Hépatite tuera 44.000 personnes. Le 28 juillet dernier, le gouvernement marocain a ainsi été appelé à s’associer aux efforts de tous les professionnels de la santé et acteurs associatifs concernés par la lutte contre les Hépatites ; le système de couverture médicale et de prise en charge des malades reste à ce jour un des plus grands défis à relever à ce niveau.
Nous ouvrons le débat avec nos invités sur les Hépatites virales au Maroc. Quel état des lieux et qu’en est-il de l’accès au diagnostic ?
Nous poserons aussi la problématique du traitement. Quel est le coût moyen du traitement d’une Hépatite virale ? Quelle prise en charge pour les malades ?
Quel rôle pour le ministère de la Santé et quel rôle pour les associations et acteurs de la société civile ? Autant de questions à suivre tout de suite dans le débat.
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