Les invités : Driss Jaydane, Chroniqueur Luxe Radio chargé des questions philosophiques, Abdelmalek Alaoui, Consultant et éditorialiste et Khalid Tritki, Journaliste et producteur de contenus
En période électorale, croire que le jeu se fait uniquement sur le terrain des idées, des actions et des programmes, c’est se tromper partiellement de bataille. La bataille électorale est, et devient de plus en plus, une bataille sur le terrain de la communication et de la petite phrase qui va faire son effet, qui va marquer les esprits.
C’est en ce sens que, à travers le monde, la communication devient partie intégrante de la politique. Les hommes politiques, eux-mêmes, sont devenus des communicants hors-pair, car être un politique c’est être, par essence même, un bon communicant. Si l’action politique est essentielle, la communication politique l’est au moins autant, dans le sens où elle aide à la raconter, à la mettre en perspective. Alors la communication politique est-elle devenue incontournable pour faire de la politique ? Nous poserons la question à nos invités.
Mais la communication politique n’a pas toujours bonne presse. Ses détracteurs se demandent si la communication politique n’est pas, au final, en train de tuer la politique. L’influence des professionnels de la communication sur les hommes politiques et, par ricochet, sur leurs discours, en inquiète plus d’un. L’idée est que l’homme politique devient un produit, la campagne électorale une campagne marketing et la communication politique, pour le coup, une publicité. Votons-nous, finalement, pour l’homme politique ou pour le communicant politique derrière lui ? La question est à très juste titre posée et nous la poserons à nos invités.
Au Maroc le mode de communication des hommes politiques a opéré un sérieux virage depuis le PJD et le personnage Abdelilah Benkirane. Avec sa gestuelle, son langage et son vocabulaire peu habituel des hommes politiques et de leurs discours avant lui, l’homme s’est positionné en incarnation du changement à un moment où les marocains demandaient du changement. Mais le naturel de l’homme n’a pas eu que du bon et c’est ainsi que l’on a parfois assisté à des dérapages et des excès qui auraient peut-être dû avoir le mérite du contrôle.
Et si, il y a cinq ans, cela faisait exception, aujourd’hui cela devient la règle. Les hommes politiques de tous bords se prêtent au jeu de la petite pique voire de l’accusation grave, beaucoup de fois, sans fondements, et qui ne manque pas de faire le buzz, autre indispensable de notre époque.
Et en cette période électorale, le public assiste, parfois incrédule, non pas un débat politique, mais à ce qui s’apparente à un combat sur le terrain de la communication politique. Si cela a au moins le mérite d’animer une scène politique longtemps sclérosée par un calme plat engendrant un ennui mortel et un désintérêt chronique envers la chose politique, cela fait par ailleurs se poser des questions sur les défauts de communication politique.
Doit-on professionnaliser la communication politique ou, au contraire, faut-il virer la communication de la politique ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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