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Huang Yong Ping

Huang Yong Ping au Grand Palais


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Huang Yong Ping

Né en 1954 à Xiamen au sud de la chine, Huang Yong Ping a été une figure majeure de l’art contemporain chinois.

Influencé par le Dadaïsme et Marcel Duchamps, il fonde à la fin des années 80 le mouvement « Xiamen Dada » qui signifie « Le zen est Dada, Dada est le zen ». Ses œuvres sont un témoignage vivant de paradoxe et de déconstruction.

En 1989, il s’installe à Paris et expose au Centre Pompidou lors d’une exposition qui avait pour but de promouvoir l’art contemporain des artistes non occidentaux. En 1999, il représente la France avec Jean-Pierre Bertrand à la 48ème biennale de Venise.

Que ce soit son arche remplie d’animaux taxidermisés, exposée à l’école des beaux arts de paris, sa pieuvre ou encore le squelette géant de 120 mètres de long d’un serpent qui mue, toutes ses œuvres sont théâtrales. Lorsqu’il représente cette mue de serpent, il fait référence aux mues du monde.

Son art parle finalement à tout le monde puisque l’homme y est placé de manière centrale face aux changements économiques culturels et climatiques.

Huang Yong Ping distingue quatre axes provocateurs : Un positionnement « anti-artistique », une expression la plus neutre possible, une volonté de faire de l’ « anti-art » et une considération « anti-historique ».

Huang Yong Ping s’inscrit dans le courant postmoderniste, un mouvement né à la fin des années 70. Toutes ces influences occidentales lui permettent de devenir une figure majeure de l’avant-garde chinoise des années 80 et le positionne comme artiste conceptuel.

Dans une période où la chine est en pleine croissance économique, Huang Yong Ping propose une alternative à l’art officiel prôné par le régime communiste. Son travail se dirige vers une description du choc des cultures et de leur complémentarité.

Huang Yong Ping ménage ses effets pour évoquer les cycles de créations et de destructions, ses œuvres dénoncent la société globalisée et sa perte de spiritualité.

Imprégnées de tradition dadaïste et taoïste, de récits théologiques et de traités philosophiques, ses œuvres font cohabiter les cultures. Il parvient à mettre en forme sa formule célèbre : « Frapper l’Orient par l’Occident et vice-versa. »

Dans son travail, Huang Yong Ping est instinctif. À l’origine de ses projets : des pensées rapidement esquissées sur des bouts de papier. De ce premier matériel épars, l’artiste remet en ordre ses idées et les couche sur des feuilles plus grandes, à l’aquarelle. Rapidement, les éléments s’assemblent, il est d’ailleurs rare que l’artiste revienne complètement sur son projet.

Actuellement, Huang Yong Ping expose ses œuvres monumentales dans la nef du Grand Palais à Paris, baptisée Empires, son installation a été  spécialement conçue pour l’exposition Monumenta. Monumenta est un programme qui donne carte blanche à un artiste pour investir un espace gigantesque  de 13500 m² et de 45 m de haut. Monumenta est un événement sans équivalent dans le monde car l’événement présente des œuvres magistrales conçues spécifiquement pour l’occasion.

Dans cet espace hors norme, l’artiste axe sa réflexion sur la mondialisation, les cycles et le pouvoir.

Son installation forme un paysage, constitué de huit collines de conteneurs, d’un serpent métallique soutenu par une grue qui se déploie comme une brume entre des montagnes, et d’un bicorne posé sur une arche,  inspiré de celui porté par Napoléon à la bataille d’Eylau.

La mondialisation est évoquée par ces conteneurs qui permettent la circulation des richesses. Le chapeau évoque lui, l’éternelle volonté de pouvoir qui meut le monde, industriel, politique, et militaire, des tyrans désirant tous porter ce fameux couvre-chef. S’il y a une chose à retenir de l’œuvre de Huang Yong Ping c’est sa capacité à nous interroger sur les travers de notre monde actuel sans aucun jugement moral.


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