Les invités
• Mhamed Recho, chargé du projet hygiène hospitalière et lutte contre les infections nosocomiales au ministère de la santé
• Khalid Zerouali, microbiologiste
• Lahoucine Barou, président du Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales
• Abdelfettah Chakib, Professeur à la faculté de médecine de Casablanca spécialiste des maladies infectieuses et tropicales
• Aziz Alami Laaroussi, chef de service de chirurgie cardiovasculaire au CHU Ibn Rochd de Casablanca
• Omar Alloula, médecin hygiéniste à l’Hôpital Cheikh Khalifa de Casablanca
Édito
Quand on va se soigner à l’hôpital et qu’on en ressort avec une nouvelle maladie contractée… à l’hôpital. Quand on rentre sans, et qu’on en sort avec, cela s’appelle une infection nosocomiale. Le sujet peut paraître anodin et rare, mais il n’est ni l’un ni l’autre. Chaque année, des centaines de millions de patients dans le monde sont affectés.
L’Organisation Mondiale de la Santé s’est d’ailleurs très tôt engagée à sensibiliser l’opinion publique en général et le personnel soignant en particulier sur le danger des infections nosocomiales. Et pour cause. L’OMS confirme au moyen d’une enquête mondiale, que les infections nosocomiales ont cela de dangereux qu’elles sont particulièrement résistantes aux antibiotiques, notamment. Ainsi les personnels de santé sont-ils invités à bien respecter les règles d’hygiène des mains pour soigner leurs patients et ainsi les protéger contre le risque de contracter des infections au sein même des établissements de santé. Car il n’est plus de doute, les infections nosocomiales surviennent, en général, par transfert des germes présents sur les mains d’un agent de santé lorsqu’il touche le patient.
Si tout le monde est à priori exposé au risque de contracter une infection nosocomiale, certains patients présentent plus de risques que d’autres. Quand on est âgé de moins d’un an, ou plus de 65 ans. Mais aussi les personnes atteintes de diabète notamment ou encore d’insuffisance rénale ou hépatique, et bien d’autres cas que nous discuterons dans le débat.
Au Maroc, une étude du CHU de Rabat datée de 2010 relevait un taux de prévalence de 10%. Sachant que les études mondiales démontrent que, dans les pays à revenu faible à intermédiaire, 10 patients hospitalisés sur 100 vont contracter une infection nosocomiale. Ce taux est ramené à 7 sur 100 en moyenne dans les pays à revenu élevé. Certains pays ayant réussi à ramener ce taux bien en dessous de la barre des 5%.
La lutte contre les maladies nosocomiales au regard des chiffres semble être une lutte vaine, et pourtant, dans certains cas, le simple geste de se laver les mains avant d’être en contact avec le patient est susceptible d’éviter des infections difficilement curables. La persistance des infections nosocomiales serait-ce, de ce fait, un simple fait de négligence ? Dans ce cas et au vu des conséquences souvent graves, cela peut-il s’apparenter à une faute professionnelle nécessitant sanction ?
Plus encore, un hôpital, un médecin, un agent de soin peut-il être poursuivi pour négligence ? Un patient affecté par une infection nosocomiale peut-il demander réparation ? Dans quelles conditions d’hygiène nos malades sont-ils soignés ? Le personnel soignant est-il suffisamment sensibilisé ? Quelles sont les risques et les dangers, et quels sont les moyens de traitements quand le mal est fait ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
Poster un Commentaire