Invités : My Abdallah Cherif Ouazzani, Président de la Fondation Moulay Driss pour les études théologiques et historiques, Romain Simenel, Ethnologue et Rachid Benlabah, Enseignant – Chercheur à l’Institut des Etudes Africaines à Rabat.
Et si la résolution des dossiers politiques les plus complexes et les plus conflictuels passait par la spiritualité ? C’est en effet une tendance qui est en passe de s’installer dans le monde et le Maroc dont le Roi est le commandeur des croyants, devrait indéniablement puiser, là, une ressource de taille pour la défense de ses intérêts, notamment dans le dossier du Sahara.
Le Maroc est grandement respecté dans les pays musulmans et africains en particulier et considéré comme étant un modèle religieux. En témoignent les multiples demandes de pays africains dans le cadre de la coopération religieuse pour que leurs imams soient formés au Maroc. Le Maroc et la France avaient en ce sens aussi signé récemment une « Déclaration conjointe franco-marocaine relative à la coopération en matière de formation d’imams », une déclaration qui rappelle l’engagement du Royaume du Maroc en faveur de la promotion d’un islam » du juste milieu » d’ouverture et de tolérance et la volonté des autorités françaises d’accompagner l’affirmation d’un islam ancré dans le respect des valeurs de la République Française et la formation, à terme, des imams en France.
De par le monde, des anthropologues, théologiens et sociologues ont depuis des années appelé à spiritualiser la politique. Une voie que pratique le Pape François depuis son avènement à la tête du Vatican. Le Souverain pontife n’hésite pas à prendre des positions politiques dans plusieurs dossiers notamment celui du conflit israélo- palestinien. Son invitation à Mahmoud Abbas et Shimon Peres à aller prier ensemble pour la Paix au Vatican restera sans aucun doute l’une de ses plus belles initiatives, certainement aussi la preuve que la spiritualité peut réussir là où échoue la politique. Il va à Cuba, aux États-Unis, prend des positions, ne suscitant pas toujours l’unanimité, sur des dossiers épineux tels la position de la Russie vis-à-vis de l’Ukraine. Il a aussi dénoncé, pour la première fois pour un pape, le « génocide » arménien s’attirant les foudres de la Turquie.
Alors que se multiplient les actes de violence au nom de l’Islam et que les musulmans sont de plus en plus stigmatisés dans leurs pays d’accueil, notamment dans certains pays d’Europe, une diplomatie spirituelle parallèle a certainement son mot à dire. La religion peut apaiser les tensions, fédérer autour de valeurs communes, les valeurs du vivre-ensemble.
Avec nos invités nous débattons cet après-midi de la diplomatie spirituelle, son rôle et ses forces. La diplomatie spirituelle est-elle la clé pour une diplomatie marocaine plus forte ? Quelle place pour la spiritualité dans la politique ? Le débat est ouvert.
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