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La résilience de l’économie marocaine : Mythe ou réalité?


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Les invités : Fouad Douiri, Dirigeant d’entreprise et ancien ministre, Abdennbi Aboularab, Premier vice-président de l’arrondissement de Roches Noires pour le PJD, Faouzi Chaabi, Administrateur du Groupe Ynna Holding et Hicham Alaoui Bensaid, Spécialiste de l’audit, Directeur des engagements chez Euler – Hermès

Sept années après la grave crise économique qu’a connu le monde en 2008, la reprise n’est pas encore à la hauteur des attentes, elle est molle et ce, même pour les économies les plus avancées, en dehors des États-Unis. Plus inquiétant encore, le ralentissement des BRICS, les grands émergents, mais surtout, la situation de l’économie chinoise où il est bien loin le temps des croissances à deux chiffres. Un ralentissement de l’économie chinoise s’il n’est pas encore une menace, il est un grand facteur de risque pour la croissance de l’économie mondiale, celle-ci serait par ailleurs, de 3% et devrait bondir d’un demi- point en 2016 à 3.5%… s’il n’y a pas d’accidents de parcours majeurs.

Mais cet après-midi, nous nous intéressons principalement à la situation au Maroc et de la désormais fameuse résilience de l’économie nationale. Le Fonds Monétaire International qui a achevé récemment une mission au Maroc et en a livré les constats et les recommandations relève, je cite, une croissance qui se raffermit et qui devrait atteindre les 4.7% en 2015, grâce à une bonne campagne agricole. Et c’est bien là un des problèmes majeurs de l’économie nationale qui fait planer les doutes sur la durabilité de sa résilience. Le secteur agricole qui fait en grande partie la force de l’économie marocaine, est désormais pointé pour être un facteur de risque si des mesures ne sont pas mises en œuvre pour réduire la dépendance à l’agriculture. Il faut mettre l’accent sur le développement de l’activité non- agricole qui, elle, est assez faible et qui qui dépend de la reprise dans le monde, principalement en Europe et qui est, pour le moins, laborieuse.

Bon point pour le Maroc, un allègement de la facture des importations en énergie et alimentation, en même temps que grimpent les exportations d’automobiles et les transferts de fonds des MRE. Par ailleurs, la baisse du déficit budgétaire prévue dans le Projet de Loi de Finances 2016 devrait renforcer les finances publiques. Le PLF 2016 prévoit aussi une poursuite des réformes budgétaires pour, à terme, renforcer la résilience de l’économie nationale aux chocs extérieurs. Sauf que cette résilience devrait logiquement s’affaiblir à partir de 2016 où le FMI s’attend pour le Maroc à une croissance de 3 % ; le Maroc qui ne resterait logiquement pas pour longtemps à l’abri des risques liés au ralentissement des économies avancées et celle des grands émergents. À cela s’ajoute un secteur immobilier qui tourne au ralenti, un crédit qui certes croit, mais timidement et enfin des exportations automobiles qui devrait aussi ralentir entre 2016 et 2018.

Mais le Maroc reste, cependant, bien lotis comparés aux pays de la région dont le développement économique reste confronté pour la plupart à des freins liés notamment aux tensions sociales qui y persistent mais aussi à des transitions politiques qui s’installent difficilement. Une situation qui profite au Maroc, mais pour combien de temps encore ? Quelles mesures afin de renforcer la résilience de l’économie nationale et faire qu’elle dure ? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.


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