En 2009, la récession qui s’était abattue sur les États-Unis puis l’Europe avait suscité de multiples réflexions de la part des économistes. Les libéraux défendaient encore les thèses du laissez-faire, laissez-passer voire même de la « main invisible » d’Adam Smith, père de la mondialisation.
Ils étaient persuadés du bien-fondé d’une économie où la régulation se faisait par le marché et la simple recherche de l’intérêt individuel. Quelques mois plus tard, les interventionnistes riaient sous cape et montraient du doigt les déboires d’un capitalisme outrancier en appelant à l’interventionnisme étatique.
Lors de ces phases, de type cycle Juglar, les économistes débattent de l’intérêt d’une politique à mettre en avant et du choix de la stratégie à adopter. Le lendemain de la récession de 2009, les États ont présenté des niveaux d’endettements très inquiétants ne permettant plus de marges de reprise par la relance. Les critères de Maastricht grondaient mettant en péril l’existence même de l’Euro. Face à cela, seule une politique d’austérité était négociable. Avec un taux de chômage de 26% en Espagne, 17% au Portugal, 22% en Grèce, il était difficile de ne pas réagir. L’austérité était décrétée. Elle aura même raison de plusieurs gouvernements en Espagne même, au Portugal, en Grèce, en France avec la non réélection de N. Sarkozy et en Italie.
Seulement peut-on faire les louanges de la politique d’austérité qui consiste à réduire les salaires des fonctionnaires, sabrer dans les retraites, augmenter la pression fiscale et geler les diverses allocations. Les grecs l’ont vécu tel un cauchemar et les portugais pas moins. L’austérité a eu un effet, celui de promouvoir les extrêmes que ce soit à gauche, Syriza en Grèce ou à droite avec les balbutiements de Podemos en Espagne.
Mais au-delà d’une lecture linéaire, quel est le réel bilan de l’austérité ?
Alors que la Grèce s’enfonce dans l’endettement à coups de crédits et de plan d’aide généreux de la Troïka, le Portugal présente le modèle pour lequel l’austérité aurait souri ne serait-ce qu’un sourire en coin. Le pays est sorti de la dépendance financière en pouvant à nouveau s’approvisionner sur le marché des capitaux. Les ratings sont au vert et attirent les entreprises. Le Portugal est passé d’un taux de chômage de 17 à 13%, d’une dette par rapport au PIB de 130 à 110% et surtout a gagné un taux de croissance de 1.1%… un miracle en zone euro.
Est-ce l’austérité qui a permis d’améliorer les comptes portugais ou le retour de la croissance qui donne raison aux politiques menées ?
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