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Pourquoi l’Algérie souhaite-t-elle le réchauffement des relations avec le Maroc ?


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Les invités : Rachid Benlabah, enseignant chercheur à l’Institut des Etudes Africaines, Younes Slaoui, membre du Conseil d’Administration de l’Institut Amadeus, Nabil Adel, Directeur de l’Institut de recherche en géopolitique et géo économie de l’ESCA et Mehdi Bensaid, ancien président de la commission des Affaires Etrangères, des Affaires Islamiques et des MRE au sein du Parlement.

L’Algérie est prête à régler ses différends avec le Maroc, dit le Premier ministre algérien.

Depuis lors, et malgré l’absence d’une réaction marocaine officielle aux propos du Premier ministre algérien, les questions et les analyses vont bon train sur l’éventualité que cette déclaration soit le signe avant-coureur d’un réchauffement des relations entre Rabat et Alger.

Car si le Maroc a de son coté, et à plusieurs reprises, appelé à enterrer la hache de guerre, la main ouvertement tendue du Premier ministre algérien n’est pas tout aussi habituelle. Abdelmalek Sellal a parlé dans sa déclaration de, je cite, quelques désaccords en suspens. Une divergence de vision. L’Algérie préfère, dit-il, une approche globale et un dialogue direct pour régler les différends d’une façon pacifique. Comme pour confirmer qu’une autre façon de faire était auparavant envisagée ou envisageable.

La déclaration de Sellal est à manier avec prudence. Il ne faut peut-être pas s’y tromper. Les propos du Premier ministre algérien, sous des airs d’appel à tourner la page des conflits, dans le fond, ne comporte, ni ne promet aucun assouplissement des positions algériennes sur les dossiers qui fâchent.

Pour le refus de la réouverture des frontières terrestres entre les deux pays, aucun mea culpa ni de promesse. L’Algérie répète simplement, par la voix de son Premier ministre, que c’est la faute au Maroc qui a décidé d’imposer le Visa aux ressortissants algériens.

Pour le dossier du Sahara, là encore la position est la même. Dans la déclaration de Abdelmalek Sellal, le Sahara marocain est appelé Sahara occidental et le dossier, affirme-t-il, fait l’objet d’un processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Oubliant ou préférant ne pas se rappeler que son pays fait de ce dossier le sien, et soutient, par tous les moyens, l’autodétermination. Tentant même, assez ouvertement, de soutirer au Maroc ses soutiens et alliés stratégiques dans le dossier.

Souvenons-nous, en Mars dernier, le ministre algérien des Affaires Étrangères avait invité Paris à revoir sa position de soutien au plan marocain d’autonomie, appelant la communauté internationale, je cite « à s’acquitter de ses responsabilités historiques pour l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental ». Fin de citation.

Rien de nouveau sous le soleil donc. La déclaration du Premier ministre algérien, et contrairement aux apparences, n’apporte rien de révolutionnaire. Ceci expliquerait peut-être aussi que Rabat n’ait pas fait le choix d’y réagir. Surtout si l’on considère le contexte dans lequel la déclaration a été faite. Une interview donnée à un quotidien saoudien, quelques jours seulement avant une visite de Sellal dans les terres d’Arabie. L’Arabie Saoudite est d’une importance capitale et stratégique pour l’Algérie par ces temps de crise. Et l’Arabie Saoudite a, à plusieurs reprises, offert sa médiation en vue de régler le conflit entre Rabat et Alger. Être dans les bonnes grâces du Royaume Wahabite, si cela devait coûter à l’Algérie une déclaration aux allures de pacifisme et d’ouverture envers le Maroc, le jeu en valait sans aucun doute la chandelle pour le voisin algérien.

Maroc-Algérie. Alger souhaite-t-elle réellement un réchauffement des relations? C’est le débat que nous ouvrons cet après-midi avec nos invités dans Avec Ou Sans Parure.


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