Alors il ne s’agit pas de l’art de « tweeter » sur internet, ni d’un dictionnaire d’ornithologie, mais de la magie des mots, ou de l’alchimie du langage. La langue des « oiseaux », c’est l’art d’entendre les mots autrement que comme ils sont écrits et compris.
La finalité derrière ce détournement sémantique, et on le verra également ésotérique, étant que les autres ne comprennent pas, surtout ceux qui nous voudraient du mal. De là est née la « gnose ».
C’est la même logique en quelque sorte des différents « Patois » en Europe, et là il faut entendre : « pas toi », ou « pas pour toi ». C’est donc une langue qui cache des secrets, c’est avancé caché, mais dans la clarté du jour.
Car dans la tradition, la science ne jouissait pas d’un statut d’autonomie vis-à-vis du sacré, elle en était une sublimation. Ainsi, on ne parlait pas de chimie mais d’alchimie, ni d’astronomie mais d’astrologie.
Mais bien avant la modernité, la tradition était déjà une tentative de mise sous tutelle et de contrôle du mythe, de la magie, et de la sacralité primordiale, nous faisons passer du sentiment de « religiosité » à la « religion codifiée », du « lien vivant » au Divin, au « lien procédurier ».
Mais la magie et la sagesse de la période archaïque de l’humanité, celle des mages, des chamanes et des druides, a survécue clandestinement tant bien que mal.
Car quand la tradition, ou aujourd’hui la modernité, entend transmettre un savoir, et « savoir », il faut entendre « ça voir » ou ne « voir que ça », la sagesse primordiale entend donner une connaissance, « co – naissance », c’est-à-dire « naître avec ». Nous voilà déjà dans un rapport plus intime à la vérité. Mais pour co-naître il faut persévérer, c’est-à-dire « perce et tu verras ». Mais percer quoi ? Le voile de l’ignorance et de l’égo, et à travers ces trous, la lumière s’invitera.
Et pour persévérer, il faut un apprentissage, autrement dit, un « apprenti sage », car si la « sagesse » nous manque, on ne saurait être un bon « apprenti ».
Cependant, le monde qui nous entoure aujourd’hui, est le monde de l’épaisseur et de la « matière », et « décrypter » le réel, c’est quitter la « crypte » du « réel » et du « matérialisme ». Mais « la matière », pour nous c’est aussi « l’âme a tiers », ce qui est déjà pas mal.
Ainsi, la quête de l’ « apprenti sage » ou de « l’apprentissage », entendez-le comme vous voulez, sera de laisser la lumière entrer dans la matière, de rendre la matière légère. Et la quête alchimique de transmutation des « métaux lourd » en « argent » puis en « or », c’est-à-dire en métaux « précieux », autrement dit « près des cieux », fut avant tout une quête de transmutation et de purification de soi, et enfin, de la libération de la lumière fondamentale piégée dans la matière. C’est le « bien » que cherche l’alchimiste, et le « bien » c’est « bi un », puisque la dualité disparaît au profit de l’un, permettant à la « vérité » de se « dé-voiler » pleinement. Et dans le mot « vérité » il y a le mot « vert », et la « couleur verte » désigne dans la tradition primordiale la « connaissance » des choses cachées. Et ce n’est pas un hasard si la tradition musulmane a surnommé « Al Khidr », l’énigmatique personnage coranique qui initia Moïse à la connaissance voilée.
Mais pour entamer cette noble quête, il ne suffit pas d’aller chercher ailleurs cette « vérité ». Car l’homme, est toujours enclin à chercher en dehors de lui des intermédiaires pour atteindre la lumière. Ça peut être des « hommes pieux » ou des « anges », et nous, on entendra « en je : e n j e », c’est-à-dire « en moi ».
Ainsi, de même qu’un « livre » nous « livre » des « choses », voilà l’un des innombrables « secrets » de la « langue des oiseaux », perpétuée de nos jours par des sages et par des enchanteurs comme Patrick Burensteinas, et qui en font une langue « sacrée », et quand c’est « sacré », « ça crée » des choses, des idées, et un imaginaire.
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