Les invités : Amal Bourquia, Coordinatrice du collectif Médical Humanitaire et Environnemental de la région Casa-Settat, Said Sebti, Professeur universitaire – Président de l’association Casa-environnement, Bouazza Kharrati, Président de la Fédération Marocaine des Droits des Consommateurs et Najia Rguibi, Pharmacienne et consultante en santé
Le lien entre les facteurs environnementaux et la santé n’est plus à prouver. Plusieurs études croisent, d’ailleurs, les données à caractère écologiques et celles à caractère sanitaire. À partir de données statistiques reconnues fiables, il a été démontré que plusieurs maladies, plusieurs virus, plusieurs pandémies sont apparus chez l’Homme à partir des animaux, ou encore, à partir de la qualité de l’air, la qualité de l’eau, l‘hygiène, et autres facteurs environnementaux.
À ce sujet, les conclusions de l’Organisation Mondiale de la Santé sont catégoriques. L’OMS estime, en effet, que des dizaines de milliers de décès se produisent chaque année, à travers le monde, en raison de l’impact des changements climatiques. Autre chiffre extrêmement alarmant : 7 millions. C’est le nombre de personnes qui meurent chaque année de maladies causées par la pollution de l’air. Des maladies telles le cancer du poumon et l’AVC. Il est prévu, par ailleurs, que d’ici 2030, si rien n’est fait, les changements climatiques causeront chaque année 250 000 décès supplémentaires imputables seulement au paludisme, aux maladies diarrhéiques, au stress thermique et à la dénutrition.
Et ce sont les enfants, les femmes et les personnes âgées qui courent le plus grand risque. Voilà pourquoi les recherches dans le domaine de la santé-environnement sont de plus en plus fréquentes, et de plus en plus pointues. Il est même apparu au début du 20ème siècle, une branche, à part entière, de la médecine, consacrée à la question. C’est la médecine environnementale. Celle-ci a développé un certain nombre de spécialités, notamment l’éco-toxicologie ou encore l’éco-épidémiologie qui vont chercher dans l’environnement, les facteurs explicatifs de certains phénomènes de santé. Les spécialistes de la santé et de l’environnement sont aujourd’hui quasi-unanimes à appeler à une action urgente. Plusieurs recommandations sont avancées en ce sens, à savoir, notamment, le passage à des sources d’énergie propre, le passage, également, à une production alimentaire plus viable et à une alimentation plus saine. Il est recommandé, aussi, que les pays consacrent davantage leurs dépenses à la protection de la santé contre les risques liés au climat. Lors de la COP22 qui se tient à Marrakech, les ministres et hauts responsables de la santé et de l’environnement se sont engagés à réduire le nombre annuel de décès dus à la pollution de l’environnement. La Déclaration ministérielle sur la Santé, l’Environnement et les Changements Climatiques a été signée par une vingtaine de hauts responsables. Nous en parlons cet après-midi avec nos invités, avec qui il sera question aussi de la nécessité d’atteindre une conscience environnementale effective, générale et généralisée.
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