Les invités : Fatima Zahra Oukacha, Entrepreneure et Directeur Général de CEED Maroc, Hicham Zouanate, Président de la Commission Emploi et Relations Sociales au sein de la CGEM, Ahmed Assalih, Directeur Général Maroc d’Advyteam et Mohamed Alaoui, Membre du Secrétariat National de l’UMT
À moins que vous n’ayez hiberné depuis 2009, il ne vous aura pas échappé que le concept de » l’entreprise libérée » jouit d’un véritable engouement dans les mondes des médias et du management ; un concept qui consiste en gros, à supprimer en quelques sorte la hiérarchie, ce qui aurait comme effet immédiat d’augmenter le bonheur des salariés ainsi que leur productivité. Aucun horaire n’est imposé, les congés sabbatiques sont encouragés et la notion de contrôle cède la place à celle d’accompagnement. Et même si beaucoup s’accordent sur le fait que c’est en 2012 que le concept a été théorisé par un certain Isaac Getz dans un ouvrage intitulé : « Liberté & Compagnie : Quand la liberté des salariés fait le succès de l’entreprise », il faut en réalité remonter aux années 1990 pour retrouver les origines de la notion de libération de l’entreprise avec Tom Peters dans son ouvrage « L’entreprise libérée : libération, management ».
À première vue, les principes de l’entreprise libérée ont tout pour plaire, puisqu’elle promeut l’objectif très convoité par les spécialistes de la gestion des ressources humaines qu’est « le bonheur au travail ». Mais en réalité, beaucoup d’entreprises s’en méfient. On reproche, en effet, à ce modèle de s’attaquer en réalité au management intermédiaire. Le but serait de supprimer une ligne dans la hiérarchie et donc des salaires. Le succès financier plébiscité par les défenseurs de l’entreprise libérée serait ainsi du non pas à la libération des salariés mais à l’économie des salaires des managers.
Le débat que nous ouvrons cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure porte donc sur le modèle de l’entreprise libérée. Pourquoi a-t-il autant la cote ? Quelles sont ses vraies forces et quelles sont ses lacunes dont on parle peu ?
Par ailleurs, qu’en est-il au Maroc ? Le concept est-il importable dans une société où la verticalité des rapports hiérarchiques est légion ? La libération de l’entreprise, est-elle un rêve ou un leurre ? Si les salariés ne peuvent qu’y aspirer, est-elle en phase avec les enjeux économiques du moment ? Place au débat.
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