Les invités
• Jallal Toufiq, professeur de psychiatrie – Directeur de l’Hôpital universitaire psychiatrique de Salé
• Karim Ouldim, professeur à la faculté de médecine de l’université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca
• Hassan Errihani, chef du département d’oncologie médicale à l’Institut National d’Oncologie
• Azzedine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat
• Khadija Moussayer, spécialiste en médecine interne
Édito
Nous ouvrons le débat cet après-midi sur ce qui est probablement LA révolution biologique du siècle. On l’appelle l’Épigénétique. Techniquement, le sujet peut paraitre compliqué de prime abord, mais dans les faits, le principe est tout simple. L’Epigénétique, c’est d’une certaine manière, le pouvoir de modifier, nous-mêmes, l’expression de nos gènes. Non pas par un procédé complexe, mais tout simplement par notre comportement au quotidien. Et c’est clairement une révolution, car cela va à contresens de ce principe présenté depuis toujours comme étant une quasi-fatalité : l’idée que nous ne pouvons être que ce que notre capital génétique de départ nous permet.
L’Epigénétique, elle, veut qu’il n’y ait pas de fatalité. Si nous naissons avec un code génétique sur lequel nous n’avons certes pas la main au préalable, nous pouvons, par contre, avoir la main dessus et ce, tout au long de notre vie.
Ce que nous mangeons, l’activité physique que nous pratiquons, sa régularité, son intensité et sa fréquence, le stress que nous subissons, tout cela et bien d’autres comportements du quotidien pourraient, assurément, d’une manière ou d’une autre, influencer notre ADN. Bref, à en croire l’épigénétique, contrairement à ce qui était jusqu’ici convenu, nous avons la main sur nos gènes et ainsi, plus que jamais, nous sommes responsables de notre santé et, plus que cela, nous en sommes les principaux acteurs.
Ce qui devait arriver au regard de notre patrimoine génétique de départ, n’arrivera pas forcément, au final. Encore faut-il en avoir conscience et en détenir les clés ! Nous en discuterons avec nos invités. Mais avons-nous la main sur tout, ou seulement, une partie de nos gènes ? Quels gènes pouvons-nous influencer et quels autres nous sont définitivement imposés? Nous en débattrons.
L’épigénétique, si elle peut être révolutionnaire pour les individus, elle pourrait en ce sens révolutionner les codes de la médecine thérapeutique en faveur d’une médecine préventive qui retrouverait assurément ses lettres de noblesse. Le tableau, à ce stade, parait être trop beau pour être vrai. Trop optimistes, trop enthousiastes les porte-voix de l’épigénétique ? Peut-être bien pour beaucoup de ses détracteurs pour qui l’épigénétique ne serait qu’un mirage, un ensemble d’illusions. Car malgré les efforts de simplification, le sujet est bien plus complexe qu’il n’y parait. Nous tenterons l’éclairage avec notre tour de table.
L’Epigénétique est-elle une révolution scientifique, biologique et humaine, ou est-elle seulement l’illusion de celle-ci ? Qu’est-ce clairement que l’épigénétique et comment la distinguer et la différencier de la génétique ? Comment dans la pratique l’environnement peut-il influencer les caractéristiques génétiques de l’Homme ? Si les pouvoirs de l’épigénétique sont bien réels, allons-nous vers un monde sans maladies, sans pathologies ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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