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Les droits du détritus


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Contrairement au groupe espagnol Mecano, le très subtil ministre marocain des droits de l’Homme considère qu’une femme avec une femme ça choque clairement la morale, en plus de résolument violer la loi. Plus que cela, attaché à préserver l’immaculée propreté des sols, parquets et carrelages marocains, le délicieux mais néanmoins sourcilleux ministre soutient que ce sont des pratiques très sales et que celles et ceux qui s’y adonnent sont des saletés.

Puisque leurs pratiques sont sales et que ce sont des saletés, quelle est la solution me direz-vous ? Je ne suis pas très malin, en tout cas beaucoup moins que le docte ministre des droits de l’Homme, mais je pense que la solution est simple, très « sahel » même contrairement au titre d’une chansonnette d’un ardent défenseur marocain des droits de la femme.

En effet, il suffit simplement de les nettoyer. En tout cas, ma maman m’a toujours appris que c’est comme cela que l’on se débarrasse des saletés. En les nettoyant.

Le vaillant ministre des droits de l’Homme entend-il réellement nettoyer un à un les uraniens déclarés ou clandestins de ce pays ? C’est quand même beaucoup de travail pour un seul homme, fut-il ministre ! Et ce d’autant plus que la lessive adaptée pour un tel nettoyage est très difficile à trouver au Maroc. Les multiples lessives locales sont en effet beaucoup moins efficaces que le fameux baril d’Omo pour venir à bout de ce genre de saleté ! Son importation est malheureusement administrativement interdite en raison de sa dénomination clairement contre-nature !

Et puis de toute façon, s’il entend nettoyer les homophylophiles de la même manière que la majorité municipale assure le nettoyage et la gestion des ordures de la ville de Casablanca, le risque est très limité voire inexistant pour ces bougres qui risquent donc de ne pas reluire de sitôt et qui peuvent certainement sereinement continuer à salir.

Une expulsion collective vers les îles de Lesbos et de Mykonos pourrait contribuer à faciliter le grand nettoyage mais malheureusement les conventions internationales interdisent les expulsions collectives de pédérastes et nous avons malheureusement besoin de l’aide financière, technique et technologique de ces nations certes moralement impures mais très riches et prêteuses.

La solution serait peut-être plutôt alors de les emprisonner et à défaut de les nettoyer eux, on nettoierait ainsi les rues et la société de leur présence. Le nettoyage par le vide, ça fonctionne plutôt bien en général surtout qu’un article du code pénal hérité du protecteur français nous permet de les embastiller sans trop de difficulté et sans que cela n’émeuve vraiment personne. Un de ces nombreux bienfaits de la colonisation chers à l’extrême droite française que ce fameux article 489 du code pénal marocain.

Mais malheureusement, même en les identifiant et en enfermant toutes et tous, nous ne parviendrons pas à complètement nettoyer nos rues. En effet, et de manière tout à fait inexplicable, de nouveaux adeptes d’antiphysique envahissent nos rues régulièrement alors même qu’ils ne peuvent pas se reproduire.

Étrange paradoxe qui veut que nous les purs, les propres, les récurés sommes de moins en moins nombreux alors même que nous pouvons aisément nous reproduire au besoin en épousant jusqu’à quatre reproductrices et eux, pourtant inaptes à la reproduction, sont de plus en plus visibles.

On a même ouvert à Marrakech un musée à la gloire de l’un d’entre eux il y a quelques jours. Certes un étranger, mais l’un d’entre eux quand même !

C’est tout à fait effrayant d’ouvrir un musée des saletés surtout dans une ville aussi chaude que Marrakech mais le frère ministre n’entend pas se décourager ni baisser les bras et je suis persuadé qu’il trouvera le moyen de purifier encore plus une société marocaine déjà plutôt bien pure si l’on se fie à toutes les interdictions passibles de prison et d’opprobre que comptent notre code pénal.

Et s’agissant de cette passion immodérée du nettoyage et de la propreté, le ministre vert foncé n’est pas seul puisque la Cour d’appel de Tanger a mis la barre très haute en matière de nettoyage par le vide. Pour elle, les enfants issus des relations impures, c’est-à-dire des relations hors mariage, n’existent tout simplement pas. Et la Cour d’appel de considérer que l’enfant né dans le cadre d’une relation hors mariage ne peut absolument pas être rattaché à son père biologique.

Il lui est totalement étranger et ne peut donc prétendre à rien. Puisqu’il n’a pas été conçu dans les conditions requises en l’absence des cachets et tampons appropriés, il n’a aucun droit envers son géniteur et ce dernier n’a strictement aucun devoir envers lui. Légalement et judiciairement, il n’existe pas. Pas de droit ni de justice pour lui. C’est plus du nettoyage, c’est du transformisme, que dis-je ? De la magie !

Monsieur le ministre, chaque créature humaine et par conséquent chaque membre de cette société a le droit d’être respecté et celui de croire ce qui lui paraît être la vérité et de vivre selon ses croyances et ses inclinaisons. La violation de ce droit n’est pas seulement un crime, c’est un acte de pure folie, puisque les croyances tout comme les inclinaisons ne peuvent être imposées par la contrainte ni détruites par la force.

De même que traiter les invertis de saleté est un outrage à l’humanité, de même rendre un tel arrêt en 2017 est un outrage à la raison, un outrage à la nature. N’est pas une Constitution de l’été 2011, qu’en votre qualité de ministre vous devriez bien connaître, qui impose à l’Etat de développer « une société solidaire où tous jouissent (…) du respect de leur dignité » ?

Et enfin, si je ne me trompe, c’est pourtant le Livre, que vous prétendez bien connaitre qui affirme pour l’éternité qu’il n’y a « nulle contrainte en religion ».


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