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Finance

L’Impensé de la Finance


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Examinons, un peu, le discours qui dénonce le monde de la Finance. Celui de la Bourse, des marchés, mettons le discours qui émane de ce qu’il est convenu d’appeler le système financier, cet univers qui, lorsqu’on tente de le dépeindre, l’est souvent, soit en tant que « monde », que de « figures », on est immédiatement frappé par le caractère allégorique, métaphorique, et souvent hyperbolique, que prennent les termes de cette dénonciation.

Et il n’est pas complètement faux de dire que le réquisitoire semble s’enrichir davantage au fil des événements, de ces catastrophes, de ces krachs et des conséquences que les dites catastrophes induisent sur la vie de nos sociétés, elles-mêmes dites modernes. Mais, dès qu’elles franchissent le seuil du langage, elles montrent, ces dénonciations, ces attaques, qu’elles ne relèvent pas seulement, du rationnel. Ce ne sont pas à proprement parler des « attaques cerveau gauche ».

Il est vrai qu’elles en relèvent aussi, bien sûr. Il n’y a sur ce point, qu’à constater ce que produit, réellement, une crise financière pour comprendre ce qui est en jeu, dans ces dénonciations. Mais je voudrais dire aussi que l’irrationnel a lui aussi, largement sa part dans cette monstration de l’univers financier et je dis monstration au sens étymologique du terme, lequel nous a donné, légué, le mot de monstre.

Ce qui est remarquable, dans cette monstration, donc, c’est que, même aujourd’hui, c’est-à-dire après l’avènement, de ce que les philosophes appellent la Raison, nous continuons de parler du monde financier comme si, à l’intérieur de ce monde, une puissance sourde, intelligente, travaillait, presque dans l’invisible, à la perte de l’Homme, de la communauté, du vrai monde. La finance, d’une certaine manière, nous place devant une forme d’impensé. Comme si, juste en dessous de ces mots, de ces adjectifs de toutes sortes, tirés des mythes ou des contes, existait une strate, dont ce langage peut-être un symptôme.

Cette strate inférieure, sorte d’Inquiétante Etrangeté de la Finance, et pour sûr, combien de crises, passées, présentes et futures n’ont-elles pas, et de feront-elles pas que les sociétés se voient entièrement livrées aux traumatismes de la destruction… La dernière, qui a jeté des familles dans la rue, brisée des vies, détruits des pans entiers de ce que le temps avait pu bâtir, ces crises, en somme, en appelle forcément à l’irrationnel, à la création du monstre… On ne s’étonnera donc pas qu’au terme finance, se voient ajouter ceux de vautours, de pieuvre, etc.…

Tout ceci mériterait une étude approfondie, une étude sur la fabrication du Monstre Finance… Elle révèlerait aussi que la Finance, a produit sa large part d’impensé, ce qui ne permet pas non plus, d’agir contre ses ravages, de façon rationnelle. Et l’on comprend que les populismes, qui adorent les monstres, s’en servent pour irradier les peuples… Nous en reparlerons.


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