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Les logements sociaux en voie vers l’impasse


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Les invités

• Hind Benzha, chef de la division des études et de la prospective au sein du ministère de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville.

• Abdelali Souadi, chef du département suivi particuliers et professionnels à la Caisse Centrale de Garantie

• Lotfi Sekkat, directeur général délégué de CIH Bank (membre du GPBM)

• Nabil Bayahya, associé exécutif de Mazars et spécialiste des politiques publiques

• Faouzi Chaâbi, administrateur de Ynna Holding et promoteur immobilier

Édito

Les promoteurs immobiliers engagés dans des chantiers de logements sociaux se plaignent d’un contexte défavorable, mais est-ce la crise pour autant ? Nous en débattrons avec nos invités. L’Etat avait pris à bras le corps le déficit en matière de logement pour une population au revenu limité. Ainsi, plusieurs mesures avaient été mises en place afin de permettre à cette tranche sociale de connaître les joies de la propriété. Les résultats du programme ne pourraient toutefois être uniformément évalués, puisque la situation de l’offre et de la demande est différente selon les zones et selon les régions.

Quand certaines continuent d’exprimer de la demande, d’autres en offrent plus que de demandDans ces régions-là, les promoteurs immobiliers ont du mal à écouler leur stock. Du coup, des prix sont cassés et des offres promotionnelles pullulent, permettant aux acquéreurs de devenir propriétaires, quelques fois, plus grand que la superficie convenue pour un logement social pour beaucoup moins que les 250.000 Dirhams convenus initialement.

Tour à tour les promoteurs avaient pointé les effets de la crise économique, mais aussi la frilosité des banques, à l’égard de ce segment, matérialisée par des demandes de garanties jugées excessives et des taux d’intérêts plus que de raison au vu de la faible capacité de financement des ménages. Mais depuis un certain temps, il est un facteur qui aggraverait considérablement la situation des opérateurs immobiliers, c’est la cherté du foncier destiné à des programmes de logement social. Ce qui, et selon les promoteurs immobiliers, réduit dangereusement leurs marges et met en danger la rentabilité et la viabilité même des projets.

Le Ministère de l’Habitat avait, pour sa part, réalisé une enquête sur le logement au Maroc. Il en est ainsi ressorti pour la partie concernant le parc du logement social, que celui-ci est occupé à plus de la moitié par la classe moyenne, alors qu’il ciblait, au départ, les ménages pauvres et vulnérables. Le stock national de logements sociaux avait, par ailleurs, été évalué à près de 1,2 million, soit un habitat sur 4 du parc global.

L’enquête du ministère avait aussi révélé une tendance qui pourrait elle aussi expliquer le ralentissement que connait la commercialisation des logements sociaux. Ainsi apprenait-on que les ménages concernés privilégieraient l’acquisition de lots de terrain et l’auto-construction à l’achat d’un appartement dans ce segment. Comment se porte réellement le marché du logement social ? Comment les promoteurs immobiliers font-ils face à une demande en baisse, un foncier en hausse et une concurrence de plus en plus rude ?

En cette période jugée critique pour les promoteurs du logement social, certains se disent se sentir clairement « lâchés » par l’Etat. Qu’en est-il en réalité ? À quel niveau se situe le dysfonctionnement et quel dispositif est-il à même de redonner vie à un segment en perte de vitesse ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.


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