Le MACAAL (Musée d’Art Contemporain Africain Al Maaden) amorce un nouveau chapitre. Après d’importantes rénovations, il a rouvert ses portes le 2 février dernier inaugurant sa première exposition permanente : Seven Contours, One Collection. Une immersion dans plus d’un siècle d’art africain contemporain, à travers une sélection de près de 150 œuvres issues de la collection constituée par la famille Lazraq

Dans un monde où l’art ne cesse d’interroger, le MACAAL ne veut pas seulement exposer, mais provoquer la réflexion. Seven Contours, One Collection est construite autour de sept thématiques, chacune articulée autour d’un verbe d’action : décoloniser, transcrire, initier, cohabiter, confluer, promettre et tisser. Une manière d’inviter le visiteur à interagir avec l’histoire culturelle africaine.
Avant cette réouverture, le MACAAL s’était principalement distingué par ses expositions temporaires. Avec Seven Contours, One Collection, il inaugure une nouvelle approche : une exposition permanente, conçue pour évoluer au fil des ans. Un tournant majeur que souligne Othman Lazraq président du MACAAL et de la fondation Alliances

Parmi les artistes exposés, des figures majeures comme Malick Sidibé, Hassan Hajjaj, Farid Belkahia et Kapwani Kiwanga, mais aussi des talents émergents qui réinventent les récits visuels du continent. Le dialogue entre ces œuvres est enrichi par les perspectives d’intellectuels influents, à l’image d’Ariella Aïsha Azoulay et de Nadia Yala Kisukidi, qui interrogent les récits coloniaux et postcoloniaux.

L’exposition est portée par une équipe curatoriale solide, réunissant Morad Montazami, Madeleine de Colnet et Meriem Berrada. Une approche à plusieurs voix qui garantit une lecture plurielle des œuvres et de leur impact.

Sous la direction de la co-commissaire d’exposition Madeleine de Colnet et du scénographe Franck Houndégla, l’exposition investit des espaces entièrement réaménagés. Chaque salle propose un dispositif scénographique immersif, mettant en avant des installations monumentales, comme celles de Salima Naji et Aïcha Snoussi, spécialement conçues pour l’occasion. Cette transformation ne se limite pas au contenu, elle s’incarne également dans la scénographie du musée. Madeleine de Colnet, co-commissaire de l’exposition, revient sur la conception du parcours et l’ambition qui l’anime :

Outre cette exposition permanente, le MACAAL dévoile de nouveaux espaces : une Artist Room inaugurée par l’artiste Sara Ouhaddou, une Bibliothèque de Nouveaux Médias (BNM) et une Timeline Room retraçant l’évolution des arts contemporains africains. Marrakech s’impose ainsi comme un carrefour incontournable de la création africaine.
Avec ce renouveau, le MACAAL ne se contente pas de rouvrir ses portes : il redéfinit sa place sur la scène artistique internationale, confirmant sa mission d’incubateur culturel au cœur de l’Afrique.