Invités : Lamia Tazi, Directrice générale de Sothema, Taieb Aisse, Expert économique et financier et Président de l’Association Amal Entreprises, Rachid Achachi, Chercheur en économie et en anthropologie et Mehdi Rais, Spécialiste en relations internationales
Le Maroc est le premier partenaire économique de la Russie en Afrique. Au niveau des échanges, les prévisions tablent sur un volume de trois milliards de dollars en 2016. Et depuis la visite officielle du Roi Mohammed VI à Moscou en mars dernier, on parle d’un nouvel élan dans les relations entre les deux pays. L’idée est de mettre en place les clés pour faire évoluer le partenariat vers des secteurs qui pèsent lourd dans l’économie nationale à savoir l’industrie, les BTP, l’énergie, la pêche ou encore le tourisme. Un nouveau modèle stratégique, comme le décrivait la présidente de la CGEM lors du dernier forum des affaires Maroc-Russie, qui soit basé sur l’investissement et le co-investissement industriel.
Le ministre de l’économie avait, pour sa part, révélé que le Maroc ambitionne de se présenter en terre d’accueil à la production russe, de par sa position géostratégique de choix mais aussi grâce, disait-il, à son cadre macro-économique, le plus stable de la région.
10 milliards de dollars. Voilà le volume des échanges commerciaux espéré par Rabat et Moscou.
Mais la coopération entre le Maroc et la Russie n’est pas qu’économique. Elle est aussi militaire, au vu des besoins en armement du Maroc et des opportunités que présente l’industrie russe en la matière.
La coopération est également politique et en matière de lutte contre le terrorisme.
Rabat a par ailleurs besoin de la Russie pour soutenir sa position dans le dossier du Sahara au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU. Même si l’apport de Moscou à ce niveau est sérieusement remis en question et ce, depuis Avril dernier. Le 29 Avril dernier, en effet, avait lieu le vote à New York d’une résolution portant prorogation pour une année de la mission de la Minurso. Et à la surprise générale, au vu du rapprochement opéré entre les deux pays, la Russie a jugé mieux de s’abstenir de voter. Pour beaucoup d’observateurs, il n’y avait alors pas de doute, la Russie a lâché le Maroc.
D’autant qu’à l’issue de la visite de mars dernier, les deux pays avaient convenu, je cite, de contribuer à la paix et à la stabilité régionales et internationales, à œuvrer pour la défense et la préservation des intérêts stratégiques des deux pays dans le cadre de la solidarité et de la concertation, à préserver l’intégrité territoriale des deux pays et consolider leur unité et à développer des actions de coopération et de partenariat sur l’ensemble de leurs territoires.
Alors quelle dimension prend réellement le rapprochement entre le Maroc et la Russie. Y a-t-il lieu de parler d’un partenariat stratégique approfondi à tous les niveaux, ou y a-t-il des domaines à exclure ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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