Les invités : Hassan Benabderrazik, membre de la Commission Accords de Libre Echange – Accords commerciaux et UE à la CGEM, Khalid Benomar, consultant en stratégie, Omar Cherkaoui, directeur de Finance Active Maroc et Nabil Adel, directeur de l’Institut de recherche en géopolitique et géo économie de l’ESCA
Après un triomphe à Addis-Abeba marquant le retour du Maroc au sein de l’UA, une alerte info au début de cette semaine, au matin du lundi 6 février, est venue jeter un bloc de froid dans les relations, cette fois-ci, entre le Maroc et l’Union Européenne.
Un communiqué du Ministère de l’Agriculture, au ton plus que sévère, à travers lequel, le Maroc menace de rompre tout partenariat avec l’UE si celle-ci ne neutralisait pas toute instrumentalisation de la question du Sahara dans l’accord agricole signé en 2012.
Le Maroc demande, je cite, à ce que « les actes visant à dresser des obstacles devant l’entrée des produits marocains sur les marchés européens, soient sanctionnés et traités avec la plus grande fermeté du partenaire européen ». De telles nuisances, poursuit le communiqué, « mettent en péril un édifice de coopération construit sur de nombreuses années ne laissant de choix au Maroc que de s’en détourner au profit d’une accélération de partenariats initiés dans des pays et régions diverses notamment la Russie, la Chine, l’Inde, le Japon, les pays du Golfe ainsi qu’auprès des voisins africains ».
Une réaction officielle à une déclaration du Commissaire européen du Climat et de l’Énergie. Déclaration le 31 janvier dernier affirmant, je cite, que «l’UE tiendra compte du statut distant du territoire du Sahara occidental selon le droit international » Fin de citation.
Suite au communiqué incendiaire du Ministère de l’agriculture, l’UE joue, depuis, la carte de l’apaisement s’engageant à prendre les mesures nécessaires afin de sécuriser l’accord agricole signé en 2012.
Mais cet épisode, s’il est à priori réparé, il vient rappeler la tension qui marque les relations entre Rabat et Bruxelles depuis Décembre dernier. À l’origine de la tension, la positon de la justice européenne sur le dossier du Sahara. Depuis, les européens semblent avoir du mal à concilier respect d’une décision de justice européenne et préservation de leurs intérêts économiques avec le Maroc, partenaire de longue date.
Aujourd’hui et après ce énième épisode de tensions, les deux parties se sont, certes, accordées sur une relation faite de confiance, de stabilité et de sérénité, mais jusqu’à quand ce pacte pourra-t-il tenir ? Pourquoi politique et économie ne font-elles pas bon ménage dans le cadre de l’accord agricole Maroc-UE ? Le Maroc est-il en position de force et quels sont ses arguments ? Et si l’accord venait effectivement à être résilié ? Comment le Maroc s’en remettra-t-il ? S’il se tournait davantage vers des nouveaux partenaires chinois, russes et africains, gagnerait-il forcément au change ? C’est le débat que nous ouvrons avec nos invités cet après-midi dans Avec Ou Sans Parure.
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